Bienvenue sur ce blog dédié aux romans ayant pour thème commun “Au bord de la mer”

Si vous êtes en quête de l’atmosphère ravigotante des côtes, ces récits estivaux vous transporteront vers des horizons lointains…

U.V. de Serge Joncour

D’abord il avait été rude avec lui, presque brutal, puis très vite il avait changé d’attitude, par pitié plus que par compassion. C’est comme ça, les baraqués ont toujours besoin d’avaliser les plus vulnérables, une mainmise où le protégé gagne en protection ce que l’autre assied de son pouvoir, un genre d’emprise qui confine à la filiation dans le meilleur des cas, au pire à la domination.

Une Intrigue Captivante sur l’Île de Bréhat

Tout d’abord, l’action se déroule dans une luxueuse villa située sur l’île de Bréhat. D’ailleurs, c’est là que la famille, anxieuse, attend le retour de leur fils Philip, dont ils sont sans nouvelles, pour célébrer le 14 juillet. Cependant, l’attente se trouve perturbée deux jours avant cette date tant attendue. C’est alors qu’un homme vêtu de blanc fait son apparition. Ce mystérieux personnage se présente comme Boris, un ancien ami de pension de Philip.

Dès son arrivée, Boris prend rapidement ses aises et séduit tous les membres de la famille. Sauf le gendre qui se méfie de ce mystérieux intrus. Il faut souligner à quel point l’atmosphère est bien décrite. À travers les mots de Joncour, on se croirait réellement sur l’île de Bréhat, ressentant l’ambiance estivale et l’effervescence des vacances qui règnent en maître.

Chaque membre de la famille est minutieusement passé au scalpel par l’auteur. Il révèle ainsi leurs personnalités complexes et leurs secrets les mieux gardés. Pendant ce temps, à la fois le gendre et le lecteur partagent le même sentiment de méfiance. En conséquence, on se demande qui est vraiment ce Boris si charmant et conquérant.

Un sentiment de malaise palpable

Au fil de l’histoire, un sentiment de malaise s’installe peu à peu et la tension monte progressivement. Les véritables explications sur l’absence de Philip, tant attendues, ne seront dévoilées qu’à la fin du récit. Cela laisse les lecteurs dans une situation d’incertitude, provoquant différentes réactions. D’aucuns apprécieront le pouvoir d’évocation d’une fin ouverte, tandis que d’autres préfèreraient peut-être une résolution plus explicite.

Serge Joncour est un écrivain français. Originaire d’une famille de paysans, il a grandi à Paris. Il a passé son enfance entre la Nièvre, l’Eure-et-Loir et le Valais suisse. Pendant des années, tout en menant parallèlement toutes sortes d’activités (dont maître-nageur et publicitaire), il écrit : de la poésie, des nouvelles, des romans… Finalement, son premier roman, « Vu », est publié aux éditions du Dilettante en 1998

L’ombre du doute plane constamment

Finalement, U.V.  se révèle le parfait livre d’été, servi par une écriture fluide. Serge Joncour parvient à créer une intrigue qui plonge les lecteurs dans une atmosphère envoûtante. Tout au long du roman, l’ombre du doute plane constamment, grâce au talent de l’auteur pour décrire les relations humaines et les émotions complexes des personnages. Ainsi, ce livre devient une expérience de lecture riche et mémorable.

En conclusion, U.V. vous laissera réfléchir sur la nature des apparences et des secrets familiaux, laissant une empreinte durable dans votre esprit.

Plage de Manaccora, 16h30 de Philippe Jaenada

–  Oum! (J’ai un peu regretté, mais c’était sorti.)

–  Il faut que j’aide la dame !

J’ai eu envie de dire quelque chose comme : « Laisse-la, elle a bien vécu! », mais cette fois, je me suis retenu.

Pourtant, c’était sincèrement ce que je pensais : je ne trouvais pas normal que nous mourions en essavant de sauver une vieille femme. Je ne voulais pas mettre en jeu la vie de mon fils (et celle de ses parents, soyons honnête) pour que cette brave grand-mère reste quatre ou cinq ans de plus sur terre.

J’ai continué à avancer avec Géo, en ralentissant tout de même un peu pour ne pas abandonner Oum. Je voyais la femme que j’aimais à la traîne, ma raison d’être, sur fond de flammes et de fumée, et ça m’ouvrait les entrailles – tout ce que je réussissais à penser c’était :

« Laisse-la griller, et tu pourras filer. » (C’est dans les situations délicates qu’on comprend qu’on est moins altruiste qu’on l’espérait. J’ai été obligé d’admettre à cet instant, et pour le restant de mes jours, que je n’étais pas prêt à risquer la mort, encore moins celle de ma femme et de mon fils, pour sauver quelqu’un. C’est la honte, mais c’est la vie.)

Une villa pittoresque pour les vacances

La plage de Manaccora, baignée d’un soleil éclatant est le théâtre d’une journée à la fois éprouvante et drôle. Accompagné de sa femme Oum et de leur fils Géo, l’écrivain nommé Voltaire avait loué une petite villa pittoresque pour leurs vacances. Bref, un coin enchanteur des Pouilles, où ils avaient déjà séjourné deux ans auparavant.

Né à Saint-Germain-en-Laye en 1964, Philippe Jaenada est un écrivain français. Il a grandi à Saint-Germain-en-Laye, puis est arrivé à Paris au milieu des années 1980 où il enchaîne les petits boulots pendant plusieurs années. Sa première nouvelle est publiée en 1990 dans ‘L’Autre Journal ». Son premier roman, « Le Chameau sauvage » (1997), obtient le Prix de Flore 1997 et le Prix Alexandre Vialatte et a été adapté au cinéma par Luc Pagès sous le titre « A+ Pollux’ en 2002.

Dès le début, le récit nous transporte dans l’atmosphère tranquille du village de vacances. Bien que la barrière de la langue soit parfois gênante, nos protagonistes parviennent à connaître quelques habitants. Cependant, l’incapacité à parler italien donne lieu à des situations cocasses. Notamment la scène hilarante où le narrateur se retrouve enfermé dehors après un malheureux coup de balai sur le balcon. En conséquence, s’ensuit une scène burlesque qui suscitera votre rire à coup sûr.

Soudain, un incendie de forêt…

Toutefois, la quiétude de leur séjour est brutalement interrompue par le déclenchement d’un incendie dans les forêts avoisinantes. Sous l’effet d’un vent violent, les flammes se propagent rapidement. Du coup nos protagonistes doivent trouver refuge sur la plage, leur seule échappatoire. Dans ce contexte angoissant, le talent de Jaenada s’exprime pleinement.

L’auteur nous invite à partager les pensées incessantes du narrateur tout au long de cette journée singulière. Avec son style inimitable, parsemé de parenthèses et d’auto-dérision, Jaenada captive notre attention. Les pensées qui traversent l’esprit du narrateur sont à la fois sincères, humaines, parfois absurdes, mais toujours teintées d’humour. L’auteur excelle dans l’art des comparaisons cocasses, insufflant ainsi une touche de légèreté au sein de cette situation dramatique.

Absurdité de la vie et légèreté de l’humour

En quelques heures seulement, le lecteur est plongé dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Angoisse face au danger imminent, épuisement physique, mais également éclats de rire provoqués par les pensées loufoques du narrateur. Jaenada réussit à tisser une toile où l’authenticité et l’humanité se mêlent harmonieusement à l’absurdité de la vie.

La plage de Manaccora à 16h30 se transforme ainsi en un véritable théâtre, offrant au lecteur une expérience littéraire unique. Grâce à son style original et à son talent pour saisir l’essence de la condition humaine, Jaenada nous offre une histoire mémorable, où les émotions les plus intenses se mêlent avec subtilité à la légèreté de l’humour.

Haute Saison d’Adèle Bréau

– Éteignez cette tablette!

– À la maison, on a le droit.

– Eh bien, justement. On n’est pas à la maison. Ici, c’est moi qui dicte les règles et j’ai décidé que cette semaine, nous allions la passer sans écrans.

Les deux enfants tournent la tête dans un même mouvement. Comme si leur grand-mère venait de leur annoncer qu’ils allaient cesser de se nourrir pendant une période indéterminée. Romy, cinq ans, des nœuds plein les cheveux, l’observe avec de grands yeux encore embués de sommeil. Et Pierre, trois de plus, en lâche son doudou.

– Hein? Mais… comment on va faire?

– Eh bien, comme autrefois : quand j’étais petite fille et qu’on ne perdait pas sa courte vie à regarder des dessins animés idiots ou à cliquer sur des ordinateurs comme des zombies.

On va jouer, se baigner, lire, se faire des amis. Enfin, surtout vous.

S’ennuyer, même.

Une escapade estivale rafraîchissante

Adèle Bréau nous offre une escapade estivale divertissante qui nous plonge au cœur d’un club de vacances près de Biarritz. Voici réuni un groupe de personnages aussi variés qu’attachants. L’auteure nous invite à partager leurs aventures, à découvrir leurs doutes et à partager leurs espoirs. De plus, elle réussit à nous faire rire et réfléchir tout au long de cette lecture captivante.

Au commencement il y a Germain, un réceptionniste mal dans sa peau. Alors qu’il est censé reprendre le travail, il se retrouve rapidement happé par l’ambiance des vacances. Du coup, il devient un membre à part entière du club animé. Par la suite, nous faisons la connaissance de Matthias, un homme convaincu que son travail est indispensable. Déterminé à travailler en toute tranquillité, il décide d’accompagner ses enfants au mini-club. Quant à Fanny, elle aspire à recoller les morceaux avec son compagnon Victor et décide d’emmener leurs enfants avec elle. Enfin, Chantal, qui ne comprend pas l’idée de passer ses vacances entourée d’autres personnes. Elle se contraint à venir pour ses petits-enfants.

Les destins croisés de Germain, Matthias, Fanny et Chantal

Malgré leurs différences et leurs préoccupations personnelles, les destins de Germain, Matthias, Fanny et Chantal finissent par se croiser. Les enfants, quant à eux, se lient rapidement d’amitié au mini-club. En conséquence, ils se rapprochent inévitablement. Ensemble, ils se lancent dans une aventure inattendue qui les amènera à découvrir des facettes surprenantes de leurs personnalités. Tout au long de l’intrigue, nous suivons attentivement leur cheminement vers une possible amitié. En dépit des obstacles qui se dressent devant eux.

Des moments à la fois drôles et touchants

Haute Saison est une lecture agréable et pleine de vie. Les personnages, dépeints avec justesse, créent une dynamique captivante et crédible. L’auteure nous offre des moments à la fois drôles et touchants, tout en abordant des thèmes plus profonds tels que la quête de soi, les relations familiales et l’importance des liens sociaux.

Adèle Bréau est blogueuse, journaliste, romancière et directrice, depuis janvier 2014, du site Internet Terra Femina. Le site, qui réunit près de 2 millions de visiteurs chaque mois, a connu un de ses records de trafic en publiant une première liste des expressions professionnelles insupportables! Elle est titulaire d’une maitrise Lettres Modernes Spécialisées à l’Université Paris
Sorbonne (Paris IV) (1997-2001).

En lisant ce roman j’ai ri aux côtés de Germain, partagé les préoccupations de Matthias, ressenti l’émotion de Fanny et compris les motivations de Chantal. Adèle Bréau nous démontre avec brio que même lorsqu’on est confronté à des personnes différentes de nous, il existe toujours une chance de créer des liens et de parvenir à une compréhension mutuelle.

En conclusion, Haute Saison est un livre vacances idéal qui vous garantit un agréable moment de lecture. Si vous êtes à la recherche d’une histoire divertissante et légère, ce roman est fait pour vous. Laissez-vous emporter par les aventures de Germain, Matthias, Fanny et Chantal, et découvrez comment une simple escapade estivale peut transformer la vie et créer des amitiés durables.