Festival Les Georges 2015
Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi
Samedi
Pour une fois cette semaine, le ciel porte quelques promesse de rafraichissement. Enfin il ne faudrait pas que cela soit trop quand même vu que la soirée est à nouveau bien remplie.
On l’a vu cette semaine, le rock fribourgeois se porte bien et le groupe qui ouvre ce soir en est à nouveau la preuve. Kabak c’est Gilles Mauron (voix, guitare), Sam Morard (guitare, basse), Jérôme Clavien (clavier, basse) et Fred Magnenat (batterie) qui les a rejoints en cours de route. Cela fait maintenant quelques années que cette bande de potes écume les scènes romandes partageant l’affiche avec des artistes de divers milieux musicaux comme O’Brother, Yellow Teeth, Catherine Ringer ou encore récemment Minuit à la Rock Cave dont deux des musiciens sont d’ailleurs les enfants des Rita Mitsuko.
Kabak c’est bien du rock, dont la ligne d’horizon est transpercée par des riffs chatoyant dans « A Force« , ou « Avu » enveloppant les vers saccadés de Gilles, dont les textes en français laissent apparaître un certain parfum d’orange amère teinté d’ironie. On pense naturellement à Bashung, parfois à Noir Désir ou même encore Nick Cave. Baratin ou Les Moineaux apportent une belle dose de psychédélisme alors qu’Amatrice Cuir est plus rock’n roll et martelé. Autant de facettes, signe d’une grande richesse musicale pour ce groupe qui vernira son nouvel opus Avu en septembre au Bad Bonn. Kabak ne demande qu’à se faire connaître et… « Est-ce qu’on peut avoir un peu de bière sur scène ? »… a vraiment très soif.
Le ciel se fait de plus en plus menaçant, cette fois c’est certain, on va ramasser. Mais pour rien au monde je ne manquerais ce qui va suivre. C’est donc pour un voyage dans le temps vers les racines blues et folk du Nouveau Monde avec les franco-américains de Moriarty, référence à Dean Moriarty protagoniste du roman Sur la route de Jack Kerouac. Les musiciens prennent possessions des lieux et démarrent avec Dying Crapshooter Blues, qui est une chanson de Blind Willie McTell racontant la fin abrupte de Little Jesse, joueur de dés. Au micro pour cette introduction, Arthur B. Gillette. Mais il manque quelqu’un sur scène. C’est alors qu’elle apparait. Rosemary Standley s’avance, magnifique, vêtue d’une grande robe à fleur noire et blanche, arborant un rouge à lèvres… plein de promesses. Regardant le ciel d’un air inquiet, elle enchaine sur Long Live the (D)Evil, inspiré du roman de Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite.
Puis c’est au tour de Ginger Joe qui avait tout et a tout perdu. Bien qu’un peu triste sur le thème, la musique en paraît très dansante et c’est un peu la caractéristique d’Epithaph, leur dernier album assez sombre par les textes, traitant souvent de la mort et du mysticisme, mais de manière parfois très enjoué à mi-chemin entre la balade irlandaise et la danse macabre. D’une apparente fragilité la force jaillit au travers de la voix si caractéristique de Rosemary dans History of Violence pour revenir en douceur sur Reverse – Anger.
La pluie c’est installée, mais ce n’est pas pour durer même si le ciel tonne au loin et porte quelque inquiétude aux musiciens. Toutefois le public pas le moins gêné du monde en redemande et le concert se poursuit encore avec de nombreux épisodes comme le bluesy Ramblin’ Man, Moonshiner plus balade, mais très root. L’averse s’est arrêté depuis et When I Ride vient clore ce moment de rêve avant quelques bisses comme Jimmy ou I Will Do.
La soirée comporte encore quelques réjouissances, avec les français de La Rue Kétanou et leur cortège de chansons de rue et de marins dont Le capitaine et la barrique, de blagues et facéties faisant la joie des festivaliers venus en masse pour les soutenir. « Allons voir ce que demande la foule » disent-ils. Sur un air d’accordéon accompagné de la guitare et de l’harmonica, se servant de ce qu’ils trouvent en guise de percu, ils viennent enfin voir ce qu’elle leur veut cette foule et pour qu’elle reparte leur cœur un peu plus plein, ils la défoule.
Pour ceux qui n’auraient pas pu suffisamment se défouler et bien tous se refoulent autour de Gramatik, qui a décidé de sortir le grand jeu pour bien fracasser le bitume à coup de beat. Electro aux sonorités funky ou jazz, mêlé parfois au hip hop, le slovène est le fer de lance de la reprise de classiques. Ecran de projection, table de mix, sax et guitare, accompagné de ses deux acolytes, il achève cette soirée de part de belles explosions soniques jusqu’au milieu de la nuit pour une dernière mise à feu faisant la joie des nombreux fêtards.
Durant ces quelques que jours le paradis exista sur Terre et c’était sur cette chère place Phyton. Près de 20’000 personnes furent présentes.
Un grand bravo à tous les organisateurs pour avoir créé à nouveau ce miracle dans cette chère ville de Fribourg.
Un grand merci à Stéphane Stémutz de m’avoir mis à disposition ses splendides photos pour agrémenter ces articles.
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