Même si le sujet s’est légèrement refroidi, la sortie récente en DVD et Bluray de l’épisode VII m’a rappelé à cette tâche interminable : trier le bon du mauvais dans les comics Star Wars publiés en français… Cette fois-ci, après la nouvelle chronologie officielle et la Guerre des clones, nous nous attaquons à un vieux classique (Le cycle de Thrawn) et à la série éponyme de Brian Wood, Star Wars.
Cinq années après la destruction de la seconde étoile noire, Luke Skywalker est devenu une figure centrale de la rébellion, et continue de combattre l’Empire. Car si la mort de Darth Sidious semblait devoir mettre un terme aux méfaits de ses armées, l’un de ses généraux, l’amiral Thrawn, a repris le flambeau, et menace constamment ses ennemis. Plus militaire et froid que son ancien maître, il va prendre à son service un ancien jedi devenu fou, qui a des vues sur les jumeaux à naître de Han et Leia, fraîchement mariés…
Série phare de l’univers étendu de Star Wars, la trilogie de Timothy Zahn devait nécessairement se voir adaptée en comics. La surprise vient des dessinateurs des premiers chapitres, Fred Blanchard et Olivier Vatine. Connus pour la série Aquablue et la gestion du label Série B chez Delcourt, ils signent ici des pages de toute beauté, mais ne parviennent pas vraiment à sauver le manque de rythme et la lourdeur de la narration de Mike Barron. Les évènement s’empilent souvent de façon échevelée, et le lecteur se surprend parfois à lutter pour garder le fil. L’aspect agaçant de ce comics, réédité en intégrale par Delcourt, réside dans la qualité du matériau originel : les personnages de Thrawn et du jedi fou sont fascinants, les vrilles de Luke et les dangers mortels encourus par Leia et ses rejetons devraient nous scotcher à nos pages. Il n’en est rien, et l’on avance comme mûs par un automatisme. Une adaptation datée, qui fait illusion tant que Vatine et Blanchard sont aux commandes graphiques, mais la vérité éclate rapidement… Les collectionneurs se procureront donc cette saga, à n’en pas douter, mais les lecteurs occasionnels peuvent s’en passer, et plutôt aller piocher les romans, réédités en omnibus chez Pocket.
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La première étoile noire a disparu, atomisée par le talent insolent du jeune Skywalker. Alors que Leia prend de l’importance au sein de la rébellion, Vador et ses troupes les pourchassent jusqu’aux confins des mondes connus. Leia décide alors de créer un escadron d’élite, composé de pilotes aguerris. Leur mission : démasquer un espion qui semble donner des informations précieuses à l’Empire, et chercher, parmi les myriades de planètes composant la Galaxie, le lieu parfait pour construire une nouvelle base secrète…
Brian Wood n’est pas un manche. Scénariste célébré pour ses séries DMZ ou Northlanders, il a aussi fait ses preuves sur des licences fortes, principalement chez Marvel (Moon Knight, Conan le barbare, X-Men…). Son arrivée, en 2013, sur une série aussi populaire que Star Wars était attendue, et n’a pas déçu. L’histoire démarre sur les chapeaux de roue, prenant juste le temps de poser le décor, avant de tout envoyer bouler, et de bombarder les personnages dans de folles aventures. Si les personnages déjà connus sont fidèles à l’image que l’on a d’eux (Luke étant visiblement dans une phase post-adolescente un peu agaçante), les nouveaux venus sont bien conçus, attachants et incarnés. Le graphisme, assuré majoritairement par Carlos d’Anda, est un régal : fluide et rigoureux, il change des sempiternelles illustrations proprettes et un peu scolaires qui ont figé la saga dans les années 80. Petit clin d’œil à Stéphane Créty, auteur français ayant œuvré sur Masqué, Nains ou Le sang du dragon, qui signe avec brio le tome 3 de la saga. Le seul – gros – bémol de cette série de haute tenue est sa fin : précipitée et mal goupillée, elle est le symbole de la fin d’une époque. Elle fut en effet forcée par le rachat de Star Wars par Disney, et la fin des droits d’exploitation de Dark Horse sur cet univers. Wood dut donc torcher ça en quelques numéros, et le quatrième volume est ainsi plutôt frustrant. Mais il ne faut en aucun cas se punir : 3 très bons tomes sur 4, c’est un plaisir de lecture difficile à refuser !
C’est tout pour cette fois ! La prochaine chronique portera probablement sur L’Empire des ténèbres et Dark Times, mais allez donc savoir…
Pour rappel :
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