Mon impatience se doublait d’un sentiment étrange, entre la culpabilité liée au péché moral et l’excitation. En temps normal, j’aurais décliné cette invitation. Mais une part de cet amour premier n’avait pas disparu. Il en restait des traces, un parfum, quelque chose de persistant et d’incontrôlable. Je ne pouvais en parler à personne, n’importe qui m’aurait dissuadé de remettre le pied dans l’engrenage. Je savais que c’était mal, ma conscience me suppliait de ne pas y aller, la voix douce de Saïda m’implorait de ne pas la trahir. La nuit du jeudi au vendredi fut peuplée de rêves inachevés et de cauchemars réalistes, j’avais l’impression d’étouffer. Je m’en voulais de me mettre dans cet état. J’aurais dû rester ferme et ne pas répondre à Lamia. Je manquais de force. Je ne cessais de me dire : « Tu es ce que tu peux. » Oui, je suis ce que je peux, et je ne peux pas grand-chose. Un homme faible incapable de rester droit et inébranlable. Je ne me tiens pas droit, j’ai tendance à avancer courbé : c’est l’attitude des lâches.
Les Amants de Casablanca de Tahar BEN JELLOUN
Infidèles à l’amour ou infidèles au manque de désir ?
Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans l’histoire d’un couple, Lamia et Nabile, qui narreront à tour de rôle le récit. Ainsi, le roman débute avec les jeunes mariés regardant “Scènes de la vie conjugale” d’Ingmar Bergman. Ils ne se doutent pas à quel point le film est prémonitoire…
C’est ainsi qu’après 10 ans d’union et 3 enfants, le pédiatre et la pharmacienne vont connaître des turbulences communes à bien des couples mariés.
De plus, l’auteur nous invite à réfléchir sur la place de la passion dans nos vies. Sur la façon dont elle peut nous submerger et bouleverser notre quotidien. Ainsi, la question posée par l’auteur est pertinente. Sommes-nous infidèles à l’amour ou infidèles au manque de désir ? En outre, au-delà de la dimension érotique du roman, “Les amants de Casablanca” aborde également des thèmes importants tels que la place de la femme dans la société marocaine et les conséquences de l’adultère sur le couple.
Une connaissance approfondie de la culture marocaine contemporaine
Par dessus tout, Tahar Ben Jelloun réussit à capturer l’essence de la passion amoureuse. Il la décrit de manière crue et intense, sans jamais tomber dans la vulgarité.
Le personnage de Lamia est particulièrement touchant. Elle se retrouve tiraillée entre ses désirs et ses responsabilités familiales. En conséquence, elle doit faire face à la culpabilité et à la peur d’être découverte. L’écriture fluide et concise de Tahar Ben Jelloun nous plonge immédiatement dans l’histoire. En effet, les dialogues sont percutants et les descriptions des lieux et des personnages sont très évocatrices. En outre, on sent que l’auteur a une connaissance approfondie de la culture marocaine. Cela transparaît dans les détails de la vie quotidienne à Casablanca.
Enfin, “Les amants de Casablanca” est un roman captivant qui se lit d’un trait, tant l’intrigue est prenante et les personnages attachants. C’est un véritable hymne à la passion et à la liberté amoureuse, qui nous invite à embrasser pleinement nos désirs et nos émotions. En conclusion, que l’on soit amateur de littérature érotique ou simplement en quête d’une belle histoire d’amour, ce livre est à découvrir absolument.
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