Flibustiers et rêveurs vous avez votre série!
La fille du capitaine pirate est une folie! Trois albums pour plonger littéralement dans l’univers onirique de Jeremy Bastian, pour voyager dans des planches dignes d’un Gustave Doré, pour quitter les rivages de notre monde banal et entreprendre un périple des plus fantastique!
Port Elisabeth, Jamaïque, 1728. La Fille Maudite du Capitaine Pirate part à la recherche de son père disparu, l’un des plus redoutés flibustiers des mythiques mers d’Omerta. Cette héroïne intrépide nous entraîne rapidement dans des aventures marines et même sous-marines, à la rencontre de pirates tordus et teigneux, de créatures mythiques et autres fantasmagories se dévoilant comme des poupées russes.
La Fille Maudite du Capitaine Pirate poursuit sa quête labyrinthique à la recherche de son père, un capitaine pirate des obscures mers d’Omerta, dont elle n’a jamais connu le nom ni le visage. Voici enfin le second volet de l’oeuvre monumentale de Jeremy Bastian, sans équivalent dans la bande dessinée moderne.
Plus bas, toujours bas… La Fille Maudite du Capitaine Pirate plonge au plus profond des mers d’Omerta, toujours en quête de son père. Guidée par le sabre du Danois noir, croisant dangers et nouveaux alliés, vers le secret que cache la caverne au fond de la faille !
Sorte d’Alice au pays des pirates, ce récit rempli d’humour est servi par un dessin incroyablement détaillé que l’on croirait tout droit sorti d’une gravure du XIXe.
Empruntant aussi bien à Gustave Doré, Jérôme Bosch ou Dürer, les enluminures de Jeremy Bastian nous ouvrent les portes d’une constellation d’arrière-mondes imaginaires. Si la fantasmagorie de ce monde nous renvoie instinctivement à la référence qu’est Lewis Carroll, on ne peut s’empêcher de penser à Peter pan quant à son héroïne. C’est vrai qu’elle a son insolence et sa témérité mais sa détermination, sa bravoure et sa prodigieuse loyauté me fait plus penser à une Coraline.
Autant vous le dire tout de suite, ouvrir un album de La fille maudite du Capitaine Pirate vous déconnecte du monde pendant des heures. Chaque album est une aventure certes, mais chaque planche est une œuvre en soi! Jeremy Bastian est ce que j’appelle un fou! Et comme j’aime les fous! Il ne se plie à aucune contrainte, explose les planches, éclate la narration et nous ouvre ses fulgurances à grands coups d’enluminures, de foultitudes de détails, de digressions graphiques et de traits d’humour! C’est grandiose, truculent, poétique, subtile tout en étant « juste » magnifique!
Jeremy Bastian est un orfèvre et il faut remercier le merveilleux travail des éditions de la Cerise qui font le choix de la qualité pour ces publications. Rien n’est laissé au hasard pour créer « une œuvre totale, mémorable et mirifique » la qualité du papier vont donne le sentiment de tenir entre les mains une carte au trésor, le choix d’une couverture cartonnée est comme un écrin et l’impression à chaud renforce le sentiment de posséder un bijou. Sans oublier de souligner le travail de lettrage de Guillaume Trouillard.
Le scénario n’a rien à envier a la profusion graphique de ces albums. Bestiaire extraordinaire, mondes sous-marin, navires hallucinants, paysages fantasmagoriques, Jeremy Bastian ne s’interdit rien dans sa narration. D’une mise en bouche délicate au port nous partons par delà l’océan et jamais ne perdons le fil de l’histoire. On perd pied pourtant, notre esprit vagabonde, on effleure l’aventure parfois, on plonge littéralement dans les mots et tout se met à tourbillonner! Mais n’est-ce pas là la définition parfaite du voyage? L’aventure est présente à chaque page, l’humour absurde aussi, sans oublier quelques pointe de nihilisme. C’est délicieux et résolument splendide!
Laisser un commentaire