En 2003, Vincent Henry alors journaliste BD,décide de vivre de sa passion et fonde la maison d’Éditions La Boîte à Bulles. Il garde sa casquette de scénariste et signe plusieurs ouvrages en collaboration avec des illustrateurs. La Boite à Bulles fête cette année ses 20 ans et peut se venter d’un joli catalogue à plus de 250 titres dont des incontournables tel que Ainsi se tut Zarathoustra, l’ours Barnabé ou encore Dans la secte. Les éditions proposent une gamme variées allant de romans graphiques aux carnets de voyage, de la fantaisie, de l’humour, de la jeunesse ou des tranches de vie; des titres plusieurs fois récompensés. Pour cet anniversaire, La Boîte à Bulles réédite quatre titres phares de leur catalogue!
Oui, c’est indiscutable, l’actrice Hedy Lamarr est belle! Si belle que cela lui valut le surnom de La plus belle femme du monde. Après avoir fuit l’Autriche nazie et un premier mari marchand d’armes, elle se retrouve à Hollywood. Mais quand on est jeune actrice incroyablement séduisante et aimant les hommes, difficile d’exister pour autre chose que sa beauté dans l’industrie du cinéma dirigée exclusivement par des hommes. Mais Hedy n’est pas juste belle, elle est aussi curieuse, intelligente, et adore imaginer des inventions, sérieuses ou farfelues. En collaboration avec le compositeur et écrivain George Antheil, elle met ainsi au point un système de communication cryptée, qui sera plus tard utilisé pour le guidage des missiles mais aussi pour le WIFI. La plus belle femme du monde est une collaboration intelligente entre William Roy au scénario et Sylvain Dorange pour le dessin.
Dans un immeuble, les voisins se croisent, s’entrecroisent et parfois tissent des liens. Dans L’Immeuble d’en face, se trouvent trois appartements, un à chaque étage. Au premier vit Béatrice, une maman célibataire, enceinte de son second enfant. Au second, un couple d’une bonne quarantaine, Fabienne et Jacky, qui n’a pas d’enfant mais un gros chien Gipsy ! Enfin au troisième logent deux jeunes tourtereaux, Claire et Louis, étudiants tous les deux.
Chacun de ces groupes mène son existence propre, avec ses joies, ses lassitudes, ses jalousies, ses drames. Les habitants des trois appartements se parlent, s’entraident, se disputent parfois, se séduisent, se réconcilient… au fil des saisons et des événements de la vie. Un album doux et pertinent qui a révélé Vanyda dont on suit la carrière avec gourmandise.
On ne devrait plus avoir à présenter Kaboul Disco mais amusons nous: En 2005, Nicolas Wild, dessinateur de bande dessinée sans domicile fixe, trouve à la fois un plan squat et un boulot. C’est un peu loin : à Kaboul, dans un Afghanistan encore instable après la guerre. Voilà donc ce jeune insouciant transporté dans une capitale en crise, chargé de dessiner une adaptation de la constitution afghane, puis de travailler sur la campagne de recrutement de l’armée. Il devient dès lors un observateur privilégié de la reconstitution hésitante du pays tout en menant la drôle d’existence des expatriés occidentaux à Kaboul. Il sent progressivement naître un fort attachement pour ce pays où il décide, malgré les risques, de prolonger son contrat. Dans le tome 1, la Constitution Afghane est désormais illustrée en bande dessinée, Nicolas doit œuvrer à une campagne de communication pour la lutte contre l’opium. Le slogan à illustrer, particulièrement original, est : « L’Opium, c’est mal »… Dans ce tome 2 Nicolas continue de mener sa drôle d’existence d’expatrié dans un Kaboul moins pacifié qu’on ne pourrait l’espérer. Réunis ici en intégral, un récit au regard de faux naïf, ironique et pertinent sur les réalités de l’Afghanistan.
Cet album puissant, loin du feuilleton adolescent, est un authentique témoignage sur la puberté. Dans les vestiaires du collège, loin du regard des profs, rejaillit la cruauté des relations adolescentes. Le nouveau vestiaire des collégiens ouvre ses portes. Vitres floutées et toilettes roses, les garçons découvrent les locaux rénovés avec un mélange de gêne et de moquerie.
D’autant plus que les douches sont désormais collectives ! Ainsi deviennent-elles un centre d’intérêt particulier, dans cet espace clos où le principe fondamental de l’autorité adulte disparaît et où peuvent s’exprimer les instincts primaires à l’état le plus brut : agressivité, sexualité ado, moqueries, harcèlement de la tête de turc… Timothé Le Boucher traduit une microsociété sans limites et à l’équilibre incertain, avec ses chefs craints et ses moutons noirs. Affranchis, les garçons du vestiaire affichent leur cruauté naturelle dans un récit à la fois captivant et étouffant qui n’est pas sans rappeler Sa Majesté des mouches.
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