Kazuo Umezu (ou Umezz) sévit dans le paysage dessinée depuis 1955… C’est qu’il compte 84 printemps! S’il débute sa carrière par des comédies romantiques, il se dirige très vite vers un style plus dérangeant: le manga d’horreur. Et là, c’est la révélation! Ses histoires sont une folie et il est considéré aujourd’hui comme le dieu, le père, le maître, le créateur du manga d’horreur!
Glénat réédite sa série phare L’école emportée dans une nouvelle version, proche de l’originale! A paraitre en 6 tomes, le premier est dans votre librairie préférée depuis le 7 juillet!
L’école emportée
Un matin, une école primaire et tous ses occupants disparaissent mystérieusement dans un vacarme assourdissant. À la place du bâtiment, un trou béant. Élèves et professeurs se retrouvent alors dans un désert hostile et lugubre. La population, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l’horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d’assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d’autres préfèreront le suicide.
C’est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s’accorder l’espoir d’une survie improbable.
L’école emportée est un véritable chef d’œuvre! Mêlant à la fois, aventure, science-fiction, horreur, drama et amour, cette histoire est d’une intelligence rare et assouvira votre faim d’Aventure avec un grand A!
L’insécurité permanente qui entoure nos jeunes héros instaure une ambiance anxiogène latente. Le danger est présent, tout le temps et tout peut arriver…
Robots tueurs, champignons mortels, volcan en éruption, voyages dans le temps, insectes géants, épidémie, violence, mort, tout peut et donc tout arrive. L’imagination d’Umezu est inépuisable et on s’en réjouit!
Tous les personnages ont de l’épaisseur et les liens qui se créent ont un sens. Rien n’arrive par hasard, aucune violence n’est gratuite et au fil des pages on suffoque, on espère, on tremble, on se révolte! Le concept de survie oblige les enfants à organiser une société qui doit tenir la route. Cet effondrement du connu les fait grandir mais le génie d’Umezu c’est qu’il n’épargne personne. Si les enfants reproduisent une société d’adultes, ils inventent également toutes ses failles et ses problèmes. Chacun est responsable de son destin et doit en assumer les conséquences…
Entre les monstres et les rivalités on trouve quelques étincelles: celles de l’amour. Qu’il soit maternelle ( le lien entre Shô et sa mère est magistralement exploité) ou dans le triangle Shô, Sasa et Òtomo. Sans jamais tomber dans le sentimentalisme, Umezu sème des perles de toute beauté!
S’il y un autre aspect du manga que j’ai adoré c’est le coup de crayon du mangaka. Certes, il date (1972 in da place) Et justement, comme j’ai aimé retrouvé ce style « de l’époque » comme c’est plaisant de voyager dans le temps et de revoir ces traits noirs, épais et des personnages à la simplicité efficace! Le récit est découpé en planches serrées, drues et la lecture en devient intense!
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Sa Majesté des Mouches de William Golding en lisant l’école emportée. Je vous conseille de lire ce merveilleux roman. J’ai ressenti les mêmes angoisses, la peur au ventre en tournant les pages et le même désespoir. Les deux auteurs nous mettent en garde: l’Humain, adulte ou enfant, est capable du meilleur mais le pire est bien plus facile à atteindre…
L’univers de Kazuo Umezu
Umezu est responsable de bien d’autres ouvrages et je vous invite vivement à tous les dévorer!
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