Du culte, du culte, du culte!
Quand Frank Miller (Sin City et tant d’autres œuvres cultes) et Geof Darrow (Big Guy, Shaolin cowboy) se rencontrent ça donne une trilogie déjantée, violente et intemporelle!
Près de 30 ans après sa première parution, les Éditions Futuropolis publient l’intégrale de cette œuvre majeure et demandent à Dave Stewart de recoloriser les planches. C’est un Must-have de toutes bibliothèque!
Dans une Los Angeles dystopique, l’histoire suit Carl Seltz, enquêteur pour une compagnie d’assurances à la vie idéale: A House, a Wife, a Kids, a Dog and Fucking Barbeque at Sunday… Mais Carl Seltz a quelques réminiscences, celles de Nixon, collecteur d’impôt pour la toute-puissante compagnie Willeford… L’album commence par une tuerie graphique sans égale, d’une puissance jouissive et d’une gratuité salvatrice! Ça tire à tout-va et ça explose! Nixon subit de plein fouet cette déflagration. Une ambulance arrive, fait les premiers soins avant de l’emmener au sein de l’entreprise Willeford. Laboratoire, branchements, soins intensifs, Il se réveille plus tard entouré de sa femme et de ses enfants, il se sent bien. Il va pouvoir retourner au travail, maintenant qu’il se rappelle de son nom : Carl Seltz: l’enquêteur pour une compagnie d’assurances.
Rêve, reprogrammation, réalité? Qui est Nixon, qui est Carl? Le récit alterne les tueries et les banales tranches de vie et d’autres, où le protagoniste est soigné (traité?) et sa mémoire, corrigée…
L’ambiance parfaite de cette famille idéale est un trompe l’œil qui masque la réalité d’un monde chaotique. Un monde de sur-consommation, de drogue, de sexe, de haine où tous les excès sont possibles! La violence est quotidienne, et provoque des dizaines de morts à chaque confrontation, sans que cela semble poser problème aux autorités. Se côtoient androïdes et humains dans des décors vintages complètement dévastés par la débauche de la modernité!
Un scénario nihiliste digne d’un Miller qui est sublimé par la minutie de Darrow! Les planches sont folles! Toutes vous coupent le souffle tant elles sont chargées de détails, de références et l’humour semble vouloir faire l’amour à l’ultra violence de son dessin dans des scènes grandioses!
Critique sociétale, pastiche des grands noms de la SF, caricature du capitalisme, parodie de la culture pop? Ou simple chef d’œuvre de deux grands artistes du Comics? Hard Boiled est tout ça à la fois et il serait dommage de passer à côté!
A ne surtout pas manquer chez Futuropolis
Au large de l’île de Sein, à la pointe Finistère, Ar-Men émerge des flots. Construit en 1867, on surnomme ce phare mythique «L’enfer des enfers». Sa lumière veille les navires, et les protège des récifs menaçants. Les hommes se sont succédés pour l’entretenir, sentinelle d’une côte déchiquetée que les marins redoutent. Germain, dans les années 1960, est l’un de ces gardiens téméraires et solitaires. Dans l’édifice isolé, contre vents et marées, il a trouvé son exacte place, emportant là ses blessures et son abandon d’une vie sur terre, avec les autres hommes.Du très grand Emmanuel Lepage!
Bella ciao, c’est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier… En s’appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l’immigration italienne.
Bella ciao, c’est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l’être, et devenir transparent dans la société française. L’étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l’universalité de la question ?
Tous les albums reportages de Joe Sacco sont dans le catalogue de Futuropolis, de Gaza 1956 à son dernier Payer la Terre. Il créé l’événement en 1993 avec Palestine, une nation occupée, première bande dessinée reportage de près de 300 pages. Joe Sacco travaille pour The New York Times Magazine, Time, Harper’s et The Guardian et ses différents reportages, réalisés pour la presse internationale, de la Palestine à l’Irak, de l’Inde au Caucase, nous aident à mieux comprendre la première décennie du XXIe siècle.
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