Nous n’en avons jamais assez, il nous en faut toujours plus… Les dédicaces continuent, à la FNAC de Lausanne !
Après Tony Sandoval et Jérome Phalippou, les éditions Paquet nous font l’honneur d’une rencontre avec David Ratte, à l’occasion de la sortie de son dernier album, Barabbas (le 4ème volume de la saga Le voyage des pères).
Sa série du Voyage des pères est, depuis une dizaine d’années, un classique du catalogue des éditions Paquet. Chronique réussissant le tour de force d’allier humour et religion, récit initiatique et fresque des origines de la chrétienté, cette saga a été primée au festival d’Angoulême en tant que meilleure BD religieuse, mais ne se limite évidemment pas à ça. Car enfin, il faut imaginer : lorsque Jésus, gaillard charismatique et hirsute, un brin hippie, embarque avec lui une douzaine de grands dadais fascinés par ses théories novatrices, les pères de ces nouveaux disciples sont bien embêtés. Ils sont paysans, et ont besoin de la paire de bras de leurs rejetons. Ils décident donc de partir à leur recherche, et chemin faisant, découvrent des choses sur ce supposé fils de Dieu, et sur leur propre approche de la chose religieuse… Le sujet est ainsi pris sous un angle original, et le traitement est un jeu d’équilibriste parfaitement exécuté, entre comédie burlesque et respect des croyances de chacun. Une œuvre rare, qui reprend ici après la mort de Jésus, lorsqu’un certain Barabbas, malfrat ayant échappé par miracle à la mort, est pris d’une crise de conscience. Il décide alors d’approcher ces fameux chrétiens, donc le guide vient d’être crucifié à sa place…
Mais outre les mésaventures des contemporains du Christ, Ratte est aussi reparti au temps des Pharaons, et de l’exode des juifs. Il y raconte par le menu, et avec ce toujours aussi subtil mélange de dérision et de respect, la vie d’un ancêtre de Jonas, paternel du cycle principal. Et cette fois, c’est bien Moïse qui est au centre de toute l’histoire, et Yona, riche oisif égyptien, doit se sortir de sa torpeur pour suivre un exode qui ne le concernerait pas si l’Amour ne s’en était mêlé…
Mais avant de démarrer son cycle religieux, il avait abordé avec humour un autre sujet sensible : la pollution. Car l’écologie, dans Toxic Planet, c’est fini. On a tout pourri, définitivement, et tout le monde vit avec son masque à gaz vissé sur le nez. Comment rire de cette situation ? Ratte a développé l’idée durant trois volumes, faisant évoluer en une satire du monde moderne ce qui semblait devoir être une « simple » série d’humour sur l’écologie.
Mamada est une namibienne au tempérament explosif. Véritable mégère, charismatique, elle met tout le monde d’accord, qu’on le veuille ou non. À la suite d’un incident bizarroïde, elle se retrouve investie d’une forme de pouvoir absolu, un concept qui lui est tout à fait étranger, et qu’elle ne maîtrise évidemment pas du tout. Et quand, par accident, elle se retrouve en France, dans un métro parisien bondé, les choses tournent fatalement à la catastrophe…
Réflexion déconnante sur le racisme et les bornes culturelles, Mamada est une comédie rythmée que Ratte a signé entre L’exode de Yona et le second cycle du Voyage des pères.
Et seule publication d’importance à ne pas être éditée par Paquet (mais par Soleil, dans sa collection Cherche Futurs), Majipoor est une trilogie adaptant le premier volume de la saga culte de Robert Silverberg. Comme toujours avec les adaptations, le travail est difficile et risqué, et Olivier Jouvray, scénariste chevronné (Lincoln), doit écrémer lourdement le fond du roman pour ne conserver que la trame principale. Ratte, de son côté, dévoile un travail illustratif sans pour autant se départir du style semi-réaliste qui lui est propre. Le résultat reste plaisant à lire, mais la série s’est arrêtée au tome 3 alors que l’adaptation pouvait potentiellement se poursuivre sur encore une quinzaine de volumes !
Tous les ouvrages présentés ci-dessus sont disponibles à la FNAC de Lausanne, et vous pourrez donc les faire dédicacer par David RATTE, ce samedi 2 juillet, dès 16h !
Laisser un commentaire