Harley Quinn est l’une des créations majeures de la série animée Batman, débutée en 1992, et conçue par Bruce Timm et Paul Dini. Personnage flamboyant et déluré, ses origines sont aussi déglinguées que son apparence : médecin brillant mais iconoclaste, elle décide de se faire enfermer avec ses patients de l’asile d’Arkham, pour entrer dans leur monde et attirer leurs confessions. Mais son secret est rapidement percé par l’ineffable Joker, et elle finit par prendre son parti et fuir avec lui. Elle change dès lors radicalement d’apparence, après une chute dans une cuve emplie de produits chimiques qui lui blanchiront définitivement la peau (et causeront probablement quelques dommages à son cerveau…). Ce qui ne l’empêche pas de se séparer du Joker quelque temps après. Mais elle a désormais la force et le caractère suffisamment rodés pour se débrouiller toute seule dans ce monde de fous…
Harley hérite ! Un patient reconnaissant, du temps où elle était encore psy, lui laisse sa maison. Enfin, sa maison… Son immeuble ! Peuplé d’une faune délirante, l’édifice est un rêve pour Harley, qui décide de tout faire pour le garder… Mais à court de liquidité, elle doit de nouveau travailler. Un poste de psy dans un hospice voisin ? Check ! Une place dans une équipe de roller derby un brin extrême ? Check ! Mais quand elle sauve en même temps des dizaines d’animaux qui viennent squatter le deuxième étage, quand des chasseurs de prime viennent de toute la région pour essayer de la buter car sa tête est mise à prix, quand Poison Ivy débarque sans crier gare… La vie de la petite Harley n’est pas de tout repos !
Jimmy Palmiotti et Amanda Conner se connaissent bien pour avoir signé La Pro, cette parodie débridée de super-héros. Il est donc bien normal de les trouver au scénario de cette série qui s’annonce comme l’emblème féminin et joyeusement « riot grrrl » de la relance de l’univers DC. On peut parfois simplement regretter qu’Amanda Conner ne soit pas aux dessins, au vu des covers flamboyantes qu’elle signe régulièrement. Mais elle a déjà fort à faire pour signer des scripts aussi dingues que réjouissants ! la Harley Quinn de 2014 n’a plus grand chose à voir avec la gamine de Bruce TimmDeadpool, chez Marvel (le côté sexy en moins). Très cartoon, totalement frappé, ce comics part dans tous les sens, et change du sérieux de beaucoup d’autres séries du New 52. Il est notamment bien moins noir que l’incarnation du personnage dans les séries qui font apparaître Harley Quinn en second rôle (Suicide Squad, Batman).
Chad Hardin, aidé par Stéphane Roux (un frenchy embarqué sur le marché US depuis près de 10 ans, et ayant participé à Witchblade ou bientôt Injustice : Année 2), signe les planches explosives de cette ongoing. Il n’a pas grand chose à envier aux dessinateurs prestigieux qui prêtent leur talent durant 1 page pour l’épisode 0 présenté en introduction (d’Adam Hughes à Sam Kieth, en passant par Jim Lee et Charlie Adlard), et a le mérite de maintenir une continuité bienvenue au milieu de ce joyeux foutoir. S’il est encore peu connu, au bout de quelques pages, son talent s’avère indéniable, et son style colle avec bonheur à l’ambiance foldingue qui prévaut ici. Et comme sur pas mal de séries New 52, la combinaison du dessin et du scénario est implacable.
Une réussite gorgée de fun et de mauvais esprit, comme on aimerait en lire plus souvent ! (Surtout venant de DC ou Marvel).
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