Je n’ai pas aimé être une enfant. J’avais hâte de pouvoir vivre ce que les grandes personnes, dans les livres que je lisais, dans les films que je voyais, avaient le droit de faire. Je ne voyais pas l’intérêt de cette trop longue attente. Mon conte préféré était celui de la Comtesse de Ségur dont l’héroïne dort de sept à quatorze ans et se réveille en possession de tous les apprentissages qu’elle a acquis pendant son sommeil, et sans être passée non plus par la case de l’âge ingrat. Peut- être mon impatience de grandir était- elle aussi motivée par la conscience vague qu’être enfant vous faisait courir un danger de mort.
La Route des Estuaires de Julie WOLKENSTEIN
La mort mystérieuse du petit frère Eric
Au commencement, Julie Wolkenstein, relate son enquête sur le traumatisme crânien qui a provoqué la mort de son petit frère alors qu’elle avait 20 mois.
Le livre se divise en deux parties. La première concerne la mort de son frère, Eric, et la petite enfance de Julie.
La seconde partie décrit les souvenirs de l’autrice lorsqu’elle passait des étés avec des amis dans une maison située à Marolles (Eure-et-Loir).
Par-dessus tout, l’autrice dépeint avec précision la géographie, les événements et le milieu dans lequel elle a grandi.
Elle décrit également l’affection que ses parents avaient pour elle et leur intérêt pour le théâtre et la littérature française.
C’est ainsi que sa mère tenait un livre d’or dans lequel elle consignait les exploits de sa fille précoce.
L’enquête sur la mort d’Eric est le fil conducteur de la première partie du livre.
Julie Wolkenstein a rencontré la « nurse » qui s’occupait d’elle à l’époque.
Bien que les révélations aient été maigres, la visite a ouvert la porte à des souvenirs.
En conséquence, l’autrice sera en mesure de reconstruire une partie de son passé.
La fin de l’insouciance
D’autre part, Wolkenstein peint un tableau de la fin d’un monde, de la fin de l’insouciance et des inimitiés qui se renforcent et brisent les amitiés.
La Route des Estuaires est un livre sophistiqué qui combine des réflexions sur la vie et la mort, la jeunesse et l’âge adulte, le passé et le présent.
Les citations d’auteurs qui jalonnent le livre sont à la fois érudites et amusantes.
En effet, l’autrice cite James, Fitzgerald, et utilise même des propos des membres de sa famille comme citations.
En conclusion, le récit est émouvant et poignant. Il révèle une partie enfouie de son passé et de son histoire personnelle.
C’est pourquoi La Route des Estuaires est un livre touchant qui mérite d’être lu par celles et ceux qui sont intéressés par les méandres de la vie et les secrets de famille.
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