Ma mère boit quelques gorgées de bière, puis rompt le silence.
— Je refuse qu’il souffre.
Nous acquiesçons. Nous devons faire le nécessaire, avant qu’il ne soit trop tard. Nous ne savons pas encore comment, mais il y a forcément une solution. Nous sommes au XXIe siècle. Depuis l’époque de la mort de mes tantes, la science a progressé. Il doit maintenant y avoir des moyens de permettre aux malades en fin de vie de partir sereinement. Nous sommes confiants car ignorants. Nous ignorons que beaucoup de gens meurent encore aujourd’hui dans des conditions terribles. Que malgré de nouvelles lois censées permettre la sédation, vingt-six départements français ne sont pas équipés en soins palliatifs. Que seulement un cinquième des personnes qui le réclament ont accès à ces soins. Que la complexité administrative et le manque de moyens font que la grande majorité des Français ne reçoivent pas d’accompagnement digne de ce nom. Que, même si les médecins ont l’obligation de soulager les malades, beaucoup se limitent au protocole et refusent d’aller plus loin. Que le seul moyen de mourir sereinement chez soi est d’avoir recours à ce qu’on appelle l’« euthanasie clandestine ». Que la plupart des gens meurent au sein d’établissements inadaptés dans une grande détresse. Pendant des siècles, on mourait chez soi ; cela ne posait de problème à personne. Aujourd’hui, ceux qui font ce choix sont ostracisés. Ils doivent se débrouiller seuls. Comme à l’époque des avortements clandestins.
Nous ne savons pas non plus que la pratique qui consiste à abréger la vie de quelqu’un, même avec les meilleures intentions, même de quelques heures, est considérée comme un meurtre.
« Mon père ne devait pas souffrir »
Voici un témoignage poignant et émouvant sur le sujet délicat de la fin de vie. En France en 2023, l’euthanasie et l’aide au suicide sont toujours interdites. Cohen nous livre une histoire qui pourrait faire évoluer les lois et les mentalités sur ce sujet controversé.
Par dessus tout, « Formidable » aborde le thème de la fin de vie avec une grande sensibilité et beaucoup d’humanité.
C’est pourquoi les liens familiaux et la solidarité entre les proches deviennent l’élément-clé dans l’accompagnement du patriarche malade. Dans l’ensemble, l’écriture fluide et délicate – mais également très lucide – reflète la réalité de la situation sans pathos.
L’intimité, sans polémiques
Cohen nous fait ressentir toutes les émotions qui accompagnent un tel moment de vie, des plus sombres aux plus lumineuses.
Ce témoignage est bouleversant, mais il soulève également de vraies interrogations sur la fin de vie et les droits des personnes malades.
La question de l’euthanasie et de l’aide au suicide est complexe et suscite des débats passionnés. Ce témoignage invite le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie et la dignité humaine, sans polémiques.
En toute intimité, en somme. Toutefois, en dépit de la gravité du sujet, le livre est porteur d’espoir. Les lois pourraient changer un jour, et ce texte voudrait contribuer à faire avancer les choses. En conséquence, c’est un cri du cœur pour la vie, un hymne à l’amour familial qui transcende les épreuves.
Un message d’espoir pour l’avenir
Finalement, « Formidable » est un livre bouleversant, emprunt d’amour filial inconditionnel. Cohen a su traiter ce thème délicat avec une grande sensibilité. Il met en avant les liens familiaux et le soutien sans faille lors des moments difficiles.
Ce témoignage soulève de vraies interrogations sur les droits des personnes malades et l’euthanasie. Tout en offrant un message d’espoir pour l’avenir. En conclusion, un récit à lire absolument pour tous ceux qui se questionnent sur le sens de la vie et la dignité humaine.
Laisser un commentaire