Les huit romans francophones les plus attendus
Elle est toute proche de commencer, cette rentrée littéraire 2023. Avec plus 300 romans francophones annoncés et près de 15o romans étrangers, nous aurons de quoi occuper notre automne! Si cette fournée 2023 signale 74 premiers romans, il est des auteurs et autrices qu’on se réjouis de retrouver! Voici ma sélection de huit romans que vous guettez avec impatience.
Amélie Nothomb – Psychopompe
C’est un rituel, un rendez-vous rassurant et rejouissant: Amélie Nothomb ouvre le bal de la rentrée chaque mois d’août. Albin Michel se la joue mystérieux quant au résumer de ce nouveau roman: « Ecrire, c’est voler ».
Ce nouvel ouvrage est une exploration de sa passion pour les oiseaux, mais également une « autobiographie en tant qu’espèce aviaire ».
Laurent Binet – Perspective(s)
L’ancien professeur de Lettres revient avec un polar historique épistolaire. Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l’homme à tout faire du duc de Florence, est chargé de l’enquête. Pour l’assister à distance, il se tourne vers le vieux Michel-Ange exilé à Rome. La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chacun des correspondants joue sa carte. Tout le monde est suspect.
Agnès Desarthe – Le Château des Rentiers
En levant les yeux vers le huitième étage d’une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d’Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère. Le temps a passé, mais qu’importe puisque grâce à l’imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l’utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d’Agnès. Vieillir ? Oui, mais en compagnie de ceux qu’on aime. Ce quinzième roman est frais, drôle et tendre. Les liens entre les gens sont touchants et j’y ai trouvé de la beauté. Un roman devinette plein de facéties!
Serge Joncour – Chaleur humaine
En quelques semaines, le quotidien d’une famille française va basculer en même temps que l’humanité. Fuyant le confinement urbain, Vanessa, Caroline et Agathe se réfugient aux Bertranges, une ferme du Lot entre les collines et la rivière, où leurs parents vivent toujours. Les trois sœurs y retrouvent Alexandre, ce frère si rassurant avec qui elles sont pourtant en froid depuis quinze ans. Tandis que, du dérèglement climatique aux règlements de compte, des épidémies aux amours retrouvées, la nature reprend ses droits, ces hommes et ces femmes vont vivre un huis clos d’une rare intensité. Avec Chaleur humaine, Serge Joncour nous tend un miroir vertigineux et, ce faisant, il ajoute une pierre essentielle à son œuvre.
Sorj Chalandon – L’enragé
En 1977, le Centre d’éducation surveillée de Belle-Ile-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été » rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans. Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel. Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. Chalandon sait si bien raconter la colère… Ce roman est littéralement époustouflant!
Maria Pourchet – Western
Après son inoubliable roman Feu, l’autrice revient avec un Western, « un endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision ». Alexis Zagner, célèbre comédien, quitte un rôle d’exception et fuit brusquement la ville, à la façon des cow-boys. Quelles lois veut-il laisser derrière lui ? Qu’a-t-il fait pour redouter l’époque qui l’a pourtant consacré ? Et qu’espère-t-il découvrir à l’ouest du pays ? Pas cette femme, Aurore, qui l’arrête en pleine cavale et semble n’avoir rien de mieux à faire que le retenir et percer son secret. Tandis que dans le sillage d’Alexis se lève une tempête médiatique qui pourrait l’emporter, un face à face impudique s’engage entre les deux exilés. Une profonde réflexion, qui n’oublie pas d’être drôle, sur notre époque, sa violence, sa vulnérabilité, ses rapports difficiles à la liberté et la place qu’elle peut encore laisser au langage amoureux.
Eric Reinhardt – Sarah, Suzanne et l’écrivain
Belle actualité pour l’auteur qui voit son splendide roman L’amour des forêts adapté au cinéma, il revient avec un roman racontant l’histoire d’une femme, qui, à la fin de sa vie, décide de se confier à un auteur. Une réflexion sur le lien troublant et mystérieux qui peut apparaître entre lecteurs et écrivains, ce roman puissant, porté par la beauté de son écriture, fait le portrait d’une femme qui cherche à être à sa juste place, quelque périlleux que puisse être le chemin qui y mène.
François Bégaudeau – L’amour
Un roman délicat sur un quotidien banal raconté d’une jolie manière dans une langue ciselée et un rythme vif font d’une histoire d’amour toute bête, une histoire universelle. On est touché, on est attendri, on se laisse bercer et on referme le livre avec un léger sourire au coin des lèvres.
« J’ai voulu raconter l’amour tel qu’il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même. Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l’un de l’autre. C’est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n’est pas sûr. »
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