Romance par Anne Goscinny
Divorcés pour ne pas se séparer
Au commencement, pas facile pour Jeanne, la narratrice, de résister à la tentation d’assouvir sa curiosité. En effet, par le judas, elle peut aisément surveiller les allées et venues des conquêtes de Pierre, le père de son fils, Simon. La décision d’avoir chacun son appartement sur le même palier afin d’être des parents séparés exemplaires, ça se paie, en somme.
J’ai rencontré Pierre et je suis tombée passionnément amoureuse de lui. Le père de Simon s’appelle Pierre. Ou plutôt, il s’est appelé Pierre. Il n’est plus dans ma terminologie amère et malheureuse que « le père de Simon » .
Pierre, Simon, Romance… Et Jeanne dans tout ça ?
Ensuite, Simon grandit, bien sûr. En conséquence, Jeanne cherche à se loger ailleurs. Toutefois, le vieil immeuble où elle trouve à se loger lui paraît familier. Romance, une fillette qui habite déjà les lieux, fait beaucoup plus que l’accueillir. C’est pourquoi une éclosion prend place : Jeanne se souvient.
Rêve ou réalité, passé ou présent, le chemin vers soi est sinueux
Finalement, les émois d’enfant de 10 ans, malade et alitée, reviennent. La passion secrète que Jeanne, fillette, éprouve pour son médecin, quatre fois plus âgée qu’elle. La maladie d’amour d’une fille qui a perdu trop tôt son père adoré. Oedipe, quand tu nous tiens…
La boucle est bouclée
Dans un style fluide et très épuré, Anne Goscinny réussit dans son dernier roman à ciseler un récit vibrant. Une pudeur élégante y côtoie l’authenticité des émotions, ce qui fait mouche à chaque fois. En d’autres termes, le tour de manège auquel assiste le lecteur est aussi poétique que salutaire. Un bijou ! (Pour lire un extrait, cliquer ici)
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