Tu mordras la poussière et tu n’en sortiras pas intact
Que dire ?
Avant tout, Panayotis Pascot je l’aime sur scène. Il est comédien, humoriste et après deux ans au Petit Journal puis à Quotidien, il se lance avec son spectacle « Presque », dispo sur Netflix, dont il clôture la tournée à succès en 2022. Si vous avez le temps, regardez-le, c’est une pépite.
Dans son livre, il décortique avec une justesse incroyable chacune de ses pensées, chacune de ses peurs, chacune de ses émotions, lui qui -dit-il- n’arrive pas à s’exprimer sauf quand il est sur scène.
Trois thématiques distinctes qu’il tisse pour composer son récit autobiographique : Sa relation avec son père, l’acceptation de son homosexualité et la dépression.
« Je crois qu’il va bientôt mourir. Il me l’a dit douze fois : Tu sais je vais bientôt mourir, mais je ne le croyais pas. Parce qu’il aime créer du frisson, il aime ajouter à son charisme avec des annonces dramatiques. Sauf que je l’ai vu s’essouffler de plus en plus vite, j’ai vu son regard se perdre souvent dans le vide, pas en mode réflexion, en mode bilan. Je l’ai vu faire demi-tour affolé car il avait oublié de prendre les médicaments. Je l’ai vu parler de moins en moins au futur. Sauf qu’il ne sait pas parler au présent et ne pense – officiellement – jamais au passé. Je l’ai donc surtout vu arrêter de parler, arrêter de donner son avis. Cet avis qui l’opposait à tous, toujours, comme un combat qu’il aimait rejouer à chaque dîner de famille. »
« Il nous éclabousse avec son honnêteté et ça ressemble à des confettis explosifs »
Je ne vous cache pas ma crainte de tomber sur un récit rempli de vannes tout public. Il n’en est rien. Panayotis capture des moments de vulnérabilité et de désespoir d’une manière qui résonnera avec le lecteur. Ce livre n’est pas une autobiographie traditionnelle, il va bien au-delà de ça. C’est une œuvre d’une grande profondeur émotionnelle, une réflexion sur la quête de soi et des relations complexes.
Et tout cela dans une plume orale, ultra franche qui percute.
« Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étranger à lui, crachés sur le papier. Je me suis donné pour but de le tuer avant qu’il ne meure.
C’est l’histoire de quelqu’un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même. »
En bref, un auteur à fleur de peau, qui nous ouvre la porte de son jardin secret grâce à cette nouvelle rentrée littéraire. Un premier pas d’écrivain réussi ! À quand le prochain ? 😊
Laisser un commentaire