Nowhere Girl, c’est l’histoire d’une fangirl, d’une fan hystérique qui ne trouvait pas sa place en 1991, qui ne saisissait pas l’intérêt d’un Patrick Bruel quand quatre garçons dans le vent existaient dans le même univers. Avant tout, Nowhere Girl, c’est l’histoire d’une fille qui s’est perdue dans une phobie scolaire, qui s’est retrouvée grâce aux Beatles, puis s’est perdue à nouveau, pour finalement retrouver son chemin grâce à l’art.
Le réconfort d’un bon disque
Magali Le Huche, que l’on connaît mieux pour ses nombreux livres pour enfants que pour ses romans graphiques, nous raconte ici avec simplicité son histoire : comment la pression à l’école lui a fait développer une réelle phobie scolaire la rendant incapable de même franchir les portes de la salle de classe, l’obligeant à se murer chez elle et à écouter en boucle les vieilles cassettes de ses parents. Puis, comme un cadeau du ciel, elle entendit pour la première fois une chanson d’un groupe bien plus vieux qu’elle, puis une autre, puis tout un album, et là Magali comprit, du haut de ses 11 ans, son but dans la vie : empêcher les gens d’oublier les Beatles.
Un album plus profond qu’il n’y paraît
L’auteure nous parle de son histoire bien personnelle, mais elle est en réalité applicable à beaucoup de choses et beaucoup d’entre nous peuvent sans doute s’identifier à cela, sans pour autant être un fan inconditionnel du groupe britannique. Parfois, la vie est dure, parfois on a peur des autres, on a peur du monde et on a peur de nous-mêmes et parfois, quand on a de la chance, ou peut-être quand cela est nécessaire, on découvre un film, un groupe, une œuvre d’art, et tout change. La vie n’est pas moins dure, le monde ne fait pas moins peur, mais on se sent plus fort pour affronter tout cela, on découvre une magnifique bulle de protection créée par des gens que l’on ne connaît pas, mais dont le travail artistique nous sauve réellement la vie. Et puis arrive un moment où cette même passion peut nous ostraciser des autres et la limite entre le réconfort et l’isolement devient floue. Nowhere Girl parle de tout ça et le fait avec humour, émotion et authenticité, comme le ferait un enfant qui utilise des mots simples pour parler de tourments plus complexes.
Des couleurs puissantes et parlantes
Le style de Magali Le Huche sert parfaitement son propos : des dessins qui peuvent paraître simples en apparence lorsqu’elle se dessine et dessine la vie réelle, et des explosions de couleurs lorsque ses angoisses deviennent trop fortes et qu’elle se réfugie dans la musique des Beatles. Deux univers bien différents qui ne détonnent jamais l’un à côté de l’autre et qui se lient pour donner un tout cohérent, facile à lire et d’une honnêteté touchante.
Ce magnifique album est à lire absolument, que vous soyez fan des Beatles ou non.
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