L’espion qui venait du livre par Luc Chomarat
D’abord, le lecteur plonge dans l’action.
Bob Dumont, croisement de Belmondo et Dujardin, se bat contre les forces du Mal.
Toutefois, Igor, son ennemi juré, compte bien s’en débarrasser lors de sa visite à Singapour.
C’est pourquoi une hôtesse de l’air, après l’amour, menacera l’agent de son arme.
Finalement, les réflexes du playboy, comme toujours, le tireront d’affaire…
Ce 110ème épisode de la série créée par John Davis (pseudonyme, bien sûr) est semblable aux précédents. Raciste, sexiste, out of control, pire, out of fashion !
C’est pourquoi Delafeuille, des éditions du même nom, n’y tient plus. Il intervient en s’immisçant dans le roman avant la fin du premier chapitre.
L’éditeur insiste pour dépoussiérer le genre.
Il faut absolument moderniser le roman de gare afin de renouer avec les profits !
S’ensuivent moult péripéties toutes plus invraisemblables les unes que les autres, y compris une visite conjointe de Delafeuille et Dumont, flanqués d’Igor, chez l’auteur, incrédule.
Hilarante parodie du genre, ce récit déploie avec jubilation un regard « méta » sur le monde du livre : littérature, produit, oeuvre d’art ? Qui détient la vérité ? Quelle est la recette ?
Luc Chomarat s’amuse, et ses lecteurs avec, dans une variété de situations et de styles, dont le chapitre 14 est sans aucun doute le paroxysme, rires garantis !
Toujours sur ses gardes, Bob s’installa sur la banquette arrière. Un petit homme d’une cinquantaine d’années, un Occidental, vêtu d’un costume sobre et d’un imperméable défraîchi, s’y trouvait déjà. Dégarni, tassé sur lui-même comme une bestiole prête à bondir, il regardait Dumont par-dessus une paire de verres épais, d’un air consterné.
– À l’hôtel, dit-il au chauffeur, qui embraya aussitôt.
– À qui ai-je l’honneur ? demanda Bob.
– Delafeuille. Mes respects.
– Delafeuille, Delafeuille… Votre nom me dit vaguement quelque chose…
– Évidemment, abruti. Je suis votre éditeur. L’homme qui met sur le marché vos aventures ineptes.
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