Quelque chose à te dire de Carole FIVES
Admirer,…
Au commencement, Elsa Feuillet, quadragénaire lyonnaise divorcée, subit une perte douloureuse lorsqu’un cancer foudroyant emporte Béatrice Blandy.
En effet, Elsa considère sa propre carrière littéraire comme très inférieure à celle de la grande dame des lettres décédée.
Elsa ressentait chaque phrase écrite par Béatrice au plus profond d’elle-même: elle nommait ce qui ce qui ne l’avait jamais été, et à travers ses mots, c’était une vision du monde profonde, neuve, qui affleurait à la conscience. Elle avait le don de vous révéler des parties de vous-même dont vous ne soupçonniez pas l’existence jusqu’alors, des zones inexplorée qui ne demandaient qu’à surgir, à s’affirmer enfin.
C’est pourquoi Elsa met une citation de son idole en exergue de son dernier opuscule.
Jamais n’aurait-elle pu imaginer les conséquences de cet hommage posthume sur le cours de son existence.
…explorer,…
Par la suite, l’intrigue se déploie lorsque Thomas, le veuf de Béatrice Blandy, demande à Elsa de la rencontrer.
Il lui dit que c’est en raison de la touchante dévotion qu’elle porte à sa défunte épouse.
C’est ainsi que la modeste provinciale se rendra à la capitale et découvrira l’antre des grands bourgeois parisiens.
Petit à petit, Elsa remplace Béatrice dans un glissement fascinant qui n’est pas sans rappeler les péripéties du Rebecca de Daphné du Maurier.
Pour la première fois de sa vie, alors qu’elle avait usurpé la place d’une autre, Elsa se sentait légitime.
…imaginer.
Parce que Carole Fives maîtrise parfaitement ce court récit, je l’ai lu avec un grand plaisir, d’une seule traite.
À tout moment, le lecteur pressent que la mue d’Elsa peut déraper, une atmosphère pesante menace et vous tient en haleine.
Finalement, un dénouement inénarrable m’a complètement pris de court et laissé pantois.
Un thriller psychologique à savourer sous la couette sans modération !
Laisser un commentaire