Puis, comme stipulé dans son contrat, elle meurt au dernier acte. Elle meurt empoisonnée, ou d’un coup de dague ou tuée par un jaloux ou suicidée ou flétrie par le temps ou brûlée de chagrin, et chaque soir tout le monde pleure. Une grande actrice pour les Américains c’est celle qui vous fait pleurer. Ils n’en demandent pas plus. Elle sait parfaitement devenir livide et se figer tout en laissant trembler ses doigts.
Cela, elle l’a répété, recommencé. Elle sait parfaitement décolorer ses lèvres et ravager son visage, sur commande. Aussitôt tout le monde sanglote.
À Chicago, dix-sept rappels. Et ce jeune homme armé d’une paire de ciseaux pour lui couper une mèche de cheveux, qui n’a réussi qu’à dérober l’aigrette de son chapeau. Tant pis, un trophée quand même. Et des corbeilles de fleurs gigantesques, à proportion de ce qui se fait là-bas, c’est-à-dire de la taille d’un cheval, de la taille d’une voiture, d’un pont, d’un estuaire. L’Illinois assure une recette en centaines de milliers de dollars. Les billets comme les fleurs, une marée.
Sarah quand même de Régine DETAMBEL
À travers les yeux de Susan
Sarah Bernhardt, véritable légende du théâtre, a laissé une empreinte indélébile sur les planches. Elle incarnait des rôles mythiques tels que Phèdre, Jeanne d’Arc et l’Aiglon. Elle démontrait ainsi son talent et sa capacité à interpréter des personnages jeunes et prestigieux. Son interprétation incomparable, défiait les outrages du temps et de l’âge. Cependant, malgré sa renommée, sa passion pour la liberté l’a conduite à prendre une décision extraordinaire. En effet, elle se fait amputer d’une jambe pour mettre fin à la souffrance qui l’emprisonnait.
Dans Sarah quand même Régine Detambel, nous plonge dans les deux dernières décennies de la vie exceptionnelle de Sarah Bernhardt. À travers les yeux de Susan, à la fois amante éphémère et admiratrice indéfectible, nous découvrons une Sarah Bernhardt qui vivait selon ses propres règles. Susan, mi-secrétaire, mi-accompagnatrice, nous offre un aperçu intime de cette grande tragédienne. Sans oublier les moments de souffrance endurés.
Les excentricités vertigineuses du théâtre de la Belle Époque
Bien plus qu’une simple biographie, Sarah quand même nous transporte dans l’engagement total de la star. C’est ainsi que l’autrice nous révèle également son courage, ses failles et ses amours. Nous assistons à ses triomphes et à ses déceptions, à ses obsessions et aux excentricités vertigineuses du théâtre de la Belle Époque et de l’entre-deux-guerres. Sarah Bernhardt était une force de la nature, une diva flamboyante qui captivait son public à chaque représentation.
Ce livre nous rappelle avec émotion que Sarah Bernhardt incarnait bien plus qu’une actrice talentueuse. Elle était une femme qui défendait sa liberté avant tout. Elle choisit de vivre sa vie à sa façon, même si cela signifiait être hors norme et passionnée. Sa volonté indomptable transparaît à travers chaque page de Sarah quand même, offrant un aperçu privilégié de la vie de cette icône du théâtre.
Restituer l’essence même de cette femme extraordinaire
Cent ans après sa mort, Sarah Bernhardt continue d’illuminer la scène grâce à ce récit captivant. Régine Detambel réussit à restituer l’essence même de cette femme extraordinaire. Elle rend ainsi un vibrant hommage à sa mémoire et à son héritage dans le monde du théâtre. Sarah quand même est un témoignage touchant qui nous permet de plonger dans l’intimité de cette légende du théâtre. Jusqu’à ressentir toute la grandeur de son talent et de sa détermination.
En conclusion, Sarah quand même ravira les amateurs de théâtre et tous ceux que fascine la vie des personnalités hors du commun. Voici une histoire qui nous rappelle l’importance de poursuivre nos rêves avec courage et passion, et de défendre notre liberté, tout comme l’a fait Sarah Bernhardt tout au long de sa vie exceptionnelle.
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