Le révérend Samuel Bott de St Sody, en Cornouailles, rédige une oraison funèbre
Au commencement, on apprend que la falaise s’est effondrée et a enseveli tous les occupants de l’hôtel.
Toutefois, il y a quelques rescapés, notamment celles et ceux qui s’étaient éloignés pour partager un pique-nique. Un festin qui aura sauvé quelques élus, en somme.
Qui a bien pu survivre ?
Le génie de Margaret Kennedy consiste à planter le décor sans nous en dévoiler davantage. En conséquence, le lecteur tourne les pages afin de connaître la liste des victimes et des rescapés. De surcroît les surprises abondent et les intrigues se succèdent à un rythme soutenu.
7 protagonistes pour 7 péchés capitaux
Ainsi, sous les allures d’un whodunnit façon Agatha Christie, il y a un conte moraliste. C’est pourquoi les différents niveaux de lecture se dégustent sans modération. A
chaque péché capital correspond un protagoniste. Pourtant, c’est aux lecteurs de mener l’enquête.
Un conte moraliste teinté d’humour anglais
Le ton demeure léger et sarcastique. On adore détester les personnages vils et mesquins. On s’attache aux enfants surtout, seuls porteurs d’espoir et d’humanité. J’y ai même vu des relents de la Règle d’Or, « les derniers seront les premiers ». Un conte très moral, vous dis-je…
Une oeuvre tardive d’une autrice au sommet de son art
L’idée d’un roman qui traiterait des péchés capitaux (pour rappel : l’orgueil, l’avarice, la luxure, l’envie, la gourmandise, la colère et la paresse) a germé chez Margaret Kennedy en 1937 déjà.
A l’origine, sept auteurs différents devaient traiter d’un thème chacun.
Après-guerre, le concept avait mûri chez l’autrice de « La Nymphe au Coeur Fidèle ». C’est ainsi que son neuvième roman, d’une simplicité apparente, recèle en fait une érudition captivante ainsi qu’une construction savante mais jamais ennuyeuse.
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