Au pied du Mont Rose
Encore une fois, Paolo Cognetti m’emmène en montagne. Encore une fois, il fait gonfler mon cœur. Encore une fois il m’offre une parenthèse de bonheur pur, intense et éternel.
Fredo et Luigi ont grandi dans la Valsesia, une vallée montagneuse du nord de l’Italie. Ils se ressemblent tout en étant très différents, comme les arbres que leur père a plantés à leur naissance. Pour Luigi, un mélèze, qui regarde vers le soleil et ondoie dans le vent. Pour Fredo, un sapin fort et résistant, qui s’épanouit à l’ombre. Si vous connaissez un peu la montagne, cette subtile différence arboricole dit tout…
Depuis la mort du père, les deux frères n’ont en commun que leur addiction à l’alcool et la vieille maison familiale, là-haut sur la montagne. Luigi voudrait racheter la moitié de Fredo, pour y commencer une nouvelle vie avec Betta. Mais sur ces terres rudes et oubliées de tous, un verre ou un mot de trop suffisent parfois à libérer les ténèbres de la vallée, et à transformer les chiens en loups.
Les eaux froides de la Sesia
Paolo Cognetti descend des glaciers du Mont Rose pour raconter les existences fragiles des habitants de la vallée, celles des animaux et de la nature qui les entourent. Des bains glacés dans les piscines naturelles de la rivière aux caractères brusques des chasseurs du coin. Des fantasmes d’attaques de loups aux méfiances de la modernité. Des tendresses simples pour le quotidien aux non-dits fraternels. De morceaux de vies en lucidités foudroyantes. Paolo Cognetti, encore et toujours, nous offre un récit ample, vif, poignant et d’une beauté sauvage. Ils sont comme ça ses livres ; vrais, purs, simples et pourtant d’une profondeur abyssale! Ils sont comme les silences en montagne ; ils disent tout, absolument tout dans un moment suspendu pour l’éternité. J’ai crié à la fin de La Vallée. J’ai rompu le calme de ma maisonnée d’un grand NON! Parce que j’en voulais encore, garder près de moi la petite chienne blanche, échanger avec Elisabetta et partager une grappa avec la vieille Gemma. Alors j’ai relu encore et encore le poème La Bataille des arbres…
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