« Vous voyez, Anna, c’est ça, l’emprise : faire de l’autre son objet. C’est l’enfermer dans un monde en apparence normal mais clos, séparé de l’extérieur par une cloison de silence derrière laquelle l’horreur peut devenir la norme. D’ailleurs, ce n’est pas toujours l’horreur et la violence physique qui se déploient. Certains prédateurs jouissent seulement d’avoir la maîtrise totale de l’autre, de la vie du couple ou de la famille, du récit qui en transparaît à l’extérieur. Leur profil est plus rare, mais ça existe. C’est le comble de la lâcheté, la fuite dans le mensonge, l’installation dans une vie parallèle et réinventée.
On dirait des hommes de Fabrice TASSEL
La juge Bontet ne lâche jamais
Ce roman aborde un sujet délicat, celui de la violence conjugale. D’emblée, le récit commence avec la disparition tragique d’un petit garçon, Gabi, dans les vagues. Cela laisse son père, Thomas, dans un état de choc. Cependant, la juge Bontet, chargée de l’affaire, se rend compte que Thomas n’est pas un monstre sans sentiments. Ce qui contraste avec ce qu’elle a l’habitude de voir dans son tribunal…
Pour mieux appréhender les différentes perspectives de cette histoire, le roman alterne les points de vue entre la juge Bontet, les parents de l’enfant disparu, Anna et Thomas, ainsi que d’autres personnages impliqués dans l’affaire. Cette approche chorale permet de mieux saisir les motivations de chacun.
Non-dits et silences pesants
En effet, Tassel utilise un style très efficace pour créer une atmosphère pesante et sombre. Les non-dits et les silences sont nombreux. En conséquence, le lecteur doit deviner les pensées de chaque protagoniste. Du coup, cela ajoute à la tension déjà présente dans l’histoire.
Âmes sensibles s’abstenir
Par-dessus tout, ce roman donne la parole aux victimes de violence conjugale. La juge Bontet voit passer de nombreuses femmes qui subissent des violences de la part de leur compagnon, et leurs témoignages sont accablants. Cette dimension sociale et politique ajoute de la profondeur au récit.
En conclusion, On dirait des hommes est un roman bouleversant qui aborde un sujet difficile avec une grande sensibilité.
Finalement, cette lecture forte et poignante ne vous quittera pas de sitôt.
Donc, âmes sensibles s’abstenir.
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