Libre, scandaleuse et touche-à-tout
Dixième volume de l’excellente série “Un été avec…” (et le premier volume consacré à une femme), cet essai par Antoine Compagnon dédié à Colette tombe à point nommé.
De quoi susciter d’irrésistibles envies de (re-)découvrir l’autrice de “Blé en Herbe”. Idéal pour meubler le farniente estival.
La biographie n’est pas chronologique mais thématique, et regorge de larges extraits puisés dans l’oeuvre prolifique de la dame du Palais-Royal.
Que ce soit ses rapports avec sa mère Sido, ses nombreux maris (trois) ou sa fille, Antoine Compagnon restitue pour nous, textes à l’appui, les traces laissées dans l’oeuvre de Colette par une existence placée sous le sceau impérieux de la liberté.
Colette ne renonce à rien et sa très moderne bisexualité, quoique scandaleuse au tournant du 20ème siècle, ne l’empêchera pas de devenir un trésor national à la fin de sa vie.
Une longévité qui lui vaut tous les honneurs
En effet, quiconque fut scolarisé dans les années 50 à 70 aura connu des manuels de français où elle figure en bonne place. Peu importe qu’elle fut par ailleurs la maîtresse de la fille du Duc de Morny, la sulfureuse Missy.
Du coup, Colette fut honnie des milieux catholiques. En d’autres termes, l’Eglise reprochait à ses romans, comme à sa vie, de faire l’apologie de l’amour libre. Voire du libertinage ! En conséquence, point d’obsèques religieuses…
Qu’importe, puisqu’elle présidera le Goncourt, dirigera Marie-Claire et écrira plus d’un millier d’articles pour Le Matin.
Pas mal pour la bourguignonne sans certificat qu’elle était… A prendre ou à laisser, somme toute.
Finalement, elle fut la première femme à recevoir des funérailles nationales lorsqu’elle décéda en 1954. Elle repose au Père Lachaise aux côtés de sa fille, prénommée Colette.
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