Après vous avoir ouvert la porte des contes de fée chamboulés du Bel au Bois Dormant, frappons à l’huis de la Sale Vérité sur les contes de fées !
J’ai grandi, comme tout un chacun, avec les contes de fées. Mais, je vous ai déjà parlé des lectures impertinentes de mes parents, mes histoires du soir n’étaient pas celles de Walt. Ho, rassurez-vous j’ai connu Atchoum, Aurore et Ariel aux cheveux rouge, tout va bien.
La quadragénaire que je suis devenue à parfois de la peine à s’en sortir entre ses souvenirs d’enfance et le rouleau compresseur d’imaginaire collectif du Studio Disney. On le sait tous, les films Disney se sont réapproprié nos classiques, les ont souvent édulcorés, parfois complètement transformés pour en faire des histoires, fabuleuses certes, bien loin des contes d’origines. Si comme moi, vous désirez retrouver les émotions fortes de votre enfance ou si jamais vos douces oreilles n’ont été effleurées par ces récits originels, j’ai l’ouvrage ultime qu’il vous faut !
Et à la fin, ils meurent. La sale vérité sur les contes de fées ! de Lou Lubie
Si l’on en croit les mots de l’autrice, Lou Lubie, nous partageons les mêmes lectures d’enfance. C’est en débattant avec des amis qu’elle réalise qu’ils ne connaissent que les fins heureuses pas celles, souvent atroces, qu’elle, elle connait. Ni une ni deux, Lou Lubie décide de raviver notre mémoire et farfouille l’Histoire des contes de fées ! Elle compile toutes les références de cette tradition orale pour nous proposer un album exhaustif de cet art séculaire. Remontant jusqu’à la Chine de 850, vous voilà plongé dans l’univers du fabuleux, passant d’une version à l’autre sous un torrent de rires et de fulgurances !
Si le propos est intelligent et redonne la saveur originelle de satire et d’horreur jouissive qu’avaient ces textes, les dessins le sont tout autant. Ils apportent une fraicheur merveilleuse en soulignant les décalages de notre époque. C’est subtil et le procédé est si ingénieux que le débat sur le baiser consenti, ou non, de la Belle au bois dormant retombe aussi vite qu’un soufflé mal cuit.
L’humour et l’ironie de Lou se marient à merveille avec la rigueur historique de ses recherches. Elle remet en lumière Madame d’Aulnoye et rappelle que nos archétypes ne sont pas l’apanage de notre culture occidentale mais grouillent de références aux différentes civilisations qui ont fait notre monde. Elle se moquent délicatement de nos grands psychanalystes tout en soulignant l’importance des contes dans nos constructions sociales. L’idée du roman graphique est tout simplement géniale puisqu’elle ouvre cette encyclopédie à tout un public qui n’aurait certainement pas plongé dans un ouvrage aux allures rébarbatives.
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