Dessous les Roses par Olivier ADAM
Deux ans après Tout peut arriver (2020), Olivier Adam revient avec un roman intimiste et poignant.
Il y dissèque sans sentimentalisme les tourments ordinaires d’une veillée funèbre entre frères et soeur.
Une fratrie se réunit
D’abord arrivent l’aînée Claire et le benjamin Antoine. Nul ne connait les intentions du cadet, l’artiste Paul.
Viendra, viendra pas ?
Toutefois, la mère, elle, n’en doute pas un instant, il viendra, c’est sûr.
La suite lui donnera raison : Paul débarque. Dès lors commencent les hostilités.
Mêmes parents, enfances radicalement différentes
En conséquence, les dialogues ciselés par Olivier Adam, cinglants, sonnent justes.
Construit comme une pièce de théâtre divisée en actes et en scènes, le roman choral agence les points de vue variés.
C’est pourquoi, selon sa place dans la fratrie, le récit de chaque protagoniste charrie une vérité singulière.
C’est le problème avec les mots. On croit qu’ils vont nous rapprocher. Gommer le malentendu. Mais ils ne cessent de souffler sur les braises au contraire.
Une fois le père disparu, sonne l’heure des bilans
C’est ainsi que blessures, ressentiments, reproches, l’alcool aidant, tout remonte à la surface.
D’autre part, Paul trahira-t-il de nouveau les siens en faisant étalage de l’intimité familiale ?
Autrement dit, l’auteur questionne son propre droit au cannibalisme artistique : peut-il tout écrire quitte à blesser autrui ?
Finalement, par une mise en abîme habile et inattendue, Olivier Adam apporte sa réponse, à sa façon.
En conclusion, avec une économie de moyens qui témoigne de son talent, il m’a emporté par la finesse de ses observations.
Au chemin qui longe la mer
Couché dans le jardin de pierres
Je veux que tranquille il repose
Je l’ai couché dessous les roses
Mon père, mon père
(Nantes de Barbara)
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