Quand meurent les éblouissements par Anne-Frédérique Rochat
Au commencement, Chiara Mastrini connaît l’éblouissement de devenir une vedette de cinéma à l’âge tendre de 16 ans.
C’est ainsi qu’Anne-Frédérique Rochat, d’une plume assurée et efficace, entraine ses lectrices et ses lecteurs dans les dédales d’une existence de rêve, en apparence du moins.
Ensuite, Chiara, désormais rebaptisée Aure Carmin, se dévoue avec un féroce appétit à sa carrière d’actrice dans un milieu sans pitié.
Parallèlement, les ambitions malsaines de sa mère Maggy, l’effondrement psychique de sa soeur Lise, l’opportunisme d’un père absent. Tout refait surface, autant d’écueils familiaux qu’Aure/Chiara devra affronter en coulisse.
Les spotlights et le glamour recèlent un quotidien sordide, en somme.
Place à l’artifice, place à Lina. Elle aima le contact des doigts fins et habiles de la maquilleuse sur son visage, l’odeur de rose de la crème qu’elle appliqua sur sa peau, les couleurs choisies pour ses paupières, ses lèvres, ses joues ; elle aima le soin et l’attention avec lesquels Lola l’embellissait, la façon dont elle se penchait au-dessus d’elle avec douceur, un pendentif en forme de trèfle se balançant entre ses seins généreux.
Grandeur et décadence d’une trajectoire fulgurante, ce récit décrit avec justesse les émois d’une adolescente à la recherche d’elle-même.
En grandissant, la jeune femme, en proie à ses démons, tentera de se frayer un passage dans l’espoir de trouver une issue.
C’est pourquoi l’auteure déploie minutieusement un labyrinthe de miroirs successifs. Les doubles s’y multiplient jusqu’à l’étourdissement.
Toutefois, comme chacun sait, les miroirs parfois se brisent…
Où donc Chiara trouvera-t-elle la résilience nécessaire pour se relever ?
Finalement, Anne-Frédérique Rochat livre avec « Quand meurent les éblouissements » une fable très morale. Je la recommanderais vivement à un lectorat adolescent, aussi. Parfait à partir de 16 ans.
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