Je suis une femme.
Je suis une femme.
Et même si j’ai le minois d’une adolescente, j’ai 31 ans, je n’ai pas d’enfants et je viens de sortir d’une rupture donc pour le mariage, on repassera.
Aux repas de famille, j’ai le droit à : « Et les amours ? C’est pour quand ? Tu as acheté un appartement ? Tu devrais penser à ton avenir ! Et les enfants tu en fais quand ? »
Sur les couvertures des magazines, je vois des femmes botoxées, « sec à l’os », des régimes qui tournent à plein pouvoir, des recettes anticellulite en plus de la dernière recette de la mousse au chocolat light/pas si light qui va ravir mes convives cet été.
Je suis une femme qui souffre de la chaleur en temps de canicule et qui se fait siffler dans la rue quand elle porte un short. Si un jour j’ai des enfants, il y aura 80% de chance que je m’occupe de les élever, de les amener à l’école, de courir au judo/danse/boxe/cheval et que j’organise des goûters d’anniversaire pour 21 gamins que je vais probablement détester à un moment où à un autre, avant leur majorité. Je vais être tellement fatiguée et exécrable que mon conjoint me dira : « Mais tu n’avais qu’à demander, je l’aurais fait ! » Sans oublier les tâches qu’il aura faites avec tellement d’entrain qu’il faudra repasser derrière lui.
Je vais culpabiliser de ne pas allaiter, ou à l’inverse, d’allaiter en public. La femme ne peut pas manger tranquillement une banane, alors imaginez si on donne le sein dans la rue…
Oui mon corps est sexualisé. On le montre sur des pancartes publicitaires pour un shampoing mangue/papaye/goyave/fruits de mer. Je suis en bikini et talons aiguilles dans une exposition de vieilles voitures de collection, alors qu’on est TOUTES au courant que conduire avec des stilettos de 20 cm c’est compliqué… 🙄
Parfois, mon mec me dira que je suis belle et qu’il me trouve sexy dans un pyjama pilou, les cheveux en bataille et de grosses chaussettes aux pieds. Je lèverais les yeux au ciel en lui disant « Oui c’est ça ».
Évidemment… Je ne corresponds à aucun critère de beauté qu’on me montre depuis mon adolescence, comment pourrais-je crois qu’il est sincère ?
Et si dans ma vie j’ai de la chance d’être blanche, européenne, de n’avoir jamais dû fuir mon pays, de ne pas avoir été mariée de force à un cousin qui a le double de mon âge, de n’avoir jamais subit la traite d’êtres humains, que l’on ait jamais blessé mon corps pour des valeurs religieuses, j’ai donc de la chance de vivre dans une société patriarcale. « Franchement, c’est pas si grave quoi ! T’sais les mentalités ont vachement évolué depuis, et les hommes ne sont pas tous les mêmes !»
Oui, heureusement. #notallmen est là pour nous le rappeler.
Alors je vais te proposer de cliquer sur ce lien ->ici<- pour comprendre en quoi, avec toutes les bonnes volontés du monde, l’argument « Not all men » décrédibilise les propos des femmes et dévie l’attention portée au sujet. Attention, pour certains il va falloir pédaler ! 😉
Un livre à acheter. Un livre à lire. Un livre à offrir. Encore et encore.
Ici on retrouve l’ouvrage de Florence Hinckel « Renversante » qui m’a… renversé ! (à vélo ? Vous avez la réf ?)
Florence Hinckel est une autrice française de romans pour enfants et adolescents. Elle a déjà plusieurs ouvrages connus à son actif, notamment #bleue une dystopie sur le bonheur.
Elle a aussi écrit pour la collection que j’aime beaucoup « court toujours » dont vous trouverez l’article en cliquant ->ici<-
Dans son ouvrage « Renversante », Florence Hinckel nous conte un monde matriarcal.
Les rues et les établissements scolaires ont des noms de femmes célèbres, et ce sont les hommes qui s’occupent des enfants. Comme dans toutes les écoles, on apprend que le féminin l’emporte sur le masculin, « parce qu’il est réputé plus noble que le masculin à cause de la supériorité de la femelle sur le mâle ». Personne ne semble vouloir remettre en cause cet ordre établi, pourtant, Léa et Tom voient bien que quelque chose ne va pas… Alors ils se mettent à réfléchir et détricotent ensemble les clichés de ce monde où règne la domination féminine.
À la lecture de ce livre, j’ai souri souvent, j’ai réfléchi beaucoup.
Ce roman est rempli de clins d’œil à notre société actuelle. Les hommes ne deviennent pas policière ou pompière. Il existe des compétitions de football masculin mais ce n’est pas très médiatisé, oui parce que cela manque de grâce et de stratégie, du coup, c’est beaucoup moins intéressant.
Nos héroïnes sont « Astéria & Obéline », « Indria Jones » ou « Jamie Bond ». D’ailleurs, ce sont des « Jamie Bond Boy » que l’on décortique à l’écran. De gros plans sur des torses bombés ou des popotins.
Depuis la nuit des temps, ce sont les hommes qui s’occupent des enfants, et on devient magistrate, philosophesse ou poétesse, par la raison que ces mots n’ont été inventés que pour les femmes qui exercent ces professions.
À l’écriture de ce paragraphe, mon correcteur automatique bondi, rouge de rage… Dingue non ?
Alors on suit Léa, qui est notre « Not All Girl » à nous. Elle a toujours connu cette société matriarcale et ne s’est jamais vraiment posée de questions. Ça fonctionne non ? Alors pourquoi vouloir tout changer ?
Mais il y a son frère et elles sont jumelles. (oui, jumelles, n’oubliez pas, société matriarcale ! 😉) Pourquoi Tom n’a pas le droit de porter de short alors que Léa porte une robe évasée et qu’on ne lui dit rien….
Lisez « Renversante » de Florence Hinckel. Faites-le lire à vos enfants, offrez-le autour de vous et parlez-en !
Être féministe n’est pas un gros mot. On est tous humains après tout !
« La professeuse nous apprend aussi les droits de la femme. Quand on parle de « la femme », c’est comme quand on évoque « l’évolution de la femme », « la femme préhistorique », etc. On ne parle pas que de l’être féminin. Ça englobe tous les êtres humains, les femmes et les hommes réunis. Si on veut, on peut aussi l’écrire avec une majuscule, pour faire la différence entre l’humanité dan son ensemble et l’être féminin : « les droits de la Femme », par exemple. C’est pour cela que le texte fondamental signé pendant la Révolution française pour abolir les privilèges s’appelle la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. »
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