Passablement critiquée, la programmation du festival Rock Oz’Arènes tente pourtant toujours de proposer une palette d’artistes pour le moins éclectique, ayant sacrifié pourtant parfois sa dévotion constitutive du rock subtile afin de complaire la demande populaire. Cette année, c’est avec plaisir que l’on constate un compromis intelligent, faisant la balance entre le rock, le métal, l’électro et diverses variétés. Rock Oz’Arènes pioche cette année dans la jeune scène suisse avec des groupes helvétiques actuels comme les Hathors, Solange la Frange, 7 Dollar Taxi, Ira May et The Animen, surfe sur la vague d’artistes actuels comme Asaf Avidan, Alex Hepburn et Irma, font également dans la nostalgie et classiques avec IAm, Patti Smith et Motörhead mais n’épargnent pas pour autant les fans d’électro avec Mike Candys et j’en passe, terminant la semaine aux arènes en humour avec Gad Elmaleh. Notons qu’il leur a fallu quelques années pour mettre une telle diversité en place, les précédentes éditions ayant fait quelques grimaces chez festivaliers et fans de rock invétérés.
JEUDI 14 AOÛT – Malgré le temps qui n’est pas pour enjoliver les arènes, le soleil est dans nos têtes; car une ribambelle d’artistes lumineux s’apprête à prendre d’assaut Avenches. Pour le coup, je ne parle pas de Alex Hepburn, qui malgré une voix suave et un show qui aurait pu être sympa si elle avait daigné sourire, sa musique creuse n’obtiendra pas meilleure place que celle d’une vaine copie passagère de Amy Winehouse ou Selah Sue, sans bien sûr arriver à la pointe des talons de ces dernières. Passons donc directement à Asaf Avidan, qui seul a transformé les arènes en rêve éveillé. Drôle, profond, charismatique, cohérent, cet artiste israélien à la voix démesurément envoutante qui a conquis un plus large public avec sa chanson ‘One Day’ qu’un DJ a eu la bonne idée de remixer (que ne faut-il pas faire pour atterir sur les ondes aujourd’hui?!). Asaf a sorti des instruments bizarroïdes, s’est montré séduisant, a fait parler son sens de l’humour et tout seul il a parfaitement meublé entre ses deux premiers albums avec les Mojo’s et son dernier album solo. Sa musique est troublante et d’une authenticité absolue, d’autant plus que le quotidien ne semble pas être de mise avec lui, car l’ayant déjà vu en concert rien ne ressemble à la fois précédente. Il a même repris l’une de ses chansons en français de son charmant accent, bref monsieur Avidan a sû convaincre l’audience, et je souligne spécialement la partie féminine (dont je fait partie). Droit derrière sur la petite scène The Animen matraquent aussi leurs chansons d’amour et de gentille révolte, splendide show pour ces genevois qui ne se moquent pas du public. Quatre jolis jeunes garçons en cravate qui ne se contentent pas seulement d’avoir un premier album « Hi! » très original et authentique (rare pour du local alors courrez l’acheter) mais qui se sont démenés sur scène et ont fait danser Avenches. Place à Patti Smith qui n’a pas tout à fait le même âge mais qui a totalement conquis l’espace. Brandissant sa guitare déjà amochée, cassant sa dernière corde et balance après avoir dansé comme une ado « I know this was fucked-up but this is the kinda girl I am!!! » Rien de tel qu’un peu d’esprit punk après tant de foin autour des coeurs brisés. Là par contre je dois parler d’erreur de programme quant à la programmation du groupe Within Temptation, qui aurait trouvé sa place la veille. Au loin déjà la voix m’hérissait les poils. Je suis donc partie tout de même emplie de satisfaction suite à cette journée.
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