Festival Les Georges 2015
Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi
Vendredi
2ème soirée gratuite et en plus avec un programme bien fourni dédié entièrement à des groupes suisses. C’est bien sûr toujours la canicule qui donne soif et j’en viendrais presque à souhaiter une petite averse…
Sur scène un petit groupe de blues de la scène genevoise, Hell’s Kitchen qui d’ailleurs a emmené toute sa batterie de cuisine. Il faut dire qu’ils utilisent un peu tout ce qu’ils ont sous la main, planche à lessive ainsi que le tambour de la machine, poêle à frire, poubelle en métal et son couvercle…
Une sympathique descente sur les rives du Mississipi en direction de la Nouvelle Orléans en compagnie de ces trois musiciens nous faisant partager les fruits de leur dernier album Red Hot Land, notamment avec Since I Was I Child très folk, Let’s Go Cat Go plus roots, ainsi que Monkey au maracas, poêle et couvercle.
Changement d’univers avec Arthur Henry alias Koqa (La Chaux-de-Fond), qui prend possession des lieux d’abord seul pour une belle introduction de beatboxing, jouant des loops pour superposer les effets et les voix tentant de sortir les festivaliers de leur torpeur. Il est vrai c’est la fin de la semaine et cela commence à être dur pour certains. C’est lorsque ses deux musiciens le rejoignent, Félix Fivaz à la batterie et Paul Butscher au bugle, que Koqa prend toute son ampleur, mélangeant beatbox, hip hop, électro, dubstep, mais aussi jazz et funk. Parfois tourbillonnant côté rythmique, parfois atmosphérique grâce au bugle, ce projet donne de très beaux fruits qui ne demandent qu’à se faire apprécier comme Flerge et comme un impressionnant battle entre batterie et beatbox.
Ravi de cet écarquillage d’oreille, le public en redemande, mais il faut laisser la place aux suivants. Chemises à carreaux, shorts jeans, socquettes et santiags ou sandales sauf le clarinettiste qui a décidé de se la péter en blanc. Ceux-là, soit ils sortent tout droit du Kansas, soit c’est des indigènes. Les fribourgeois de Red County ne font pas dans la dentelle, loin de là, non plus pas dans la chansonnette à texte. On s’en aperçoit d’ailleurs très vite dès You Me II tiré de leur nouvel album Aquarium Session, du rock bien salissant qui envoie du lourd. Parfois cela me rappelle un peu au Black Sabbath des premières années, notamment avec Free.
C’est avec Œuf que l’originalité apparait, avec le son de clarinette en guise de riff un rien plus groovy et annonce la distribution d’omelettes gratuites cuisinées à même la fosse. Un hommage au récent Métal for Népal au Nouveau Monde (remarquez c’était des saucisses là)? Faut quand même avouer que les p’tits gars assurent côté son et malgré un rock facétieux bourré de bouffonneries, c’est vachement efficace et inventif comme dans You Me III, je dirais presque même dans ce cas De Staatien (maintenant que vous les connaissez). Bon, évidemment cela ne suinte pas la grande littérature, mais on s’en fout, leur but c’est de jouer fort et de tout casser, notamment le Fast Food dans de puissants riffs bien trash. Mission accomplie pour Red County, preuve de la bonne santé de la scène rock fribourgeoise.
Pour clôturer cette soirée bien remplie en turbulences, place à la queen (c’est pas Christine) de l’électro-punk taillé en franges. La Frange ? Celle de Solange bien sûr ! Connue pour sa punchline déjantée, elle n’a pas son pareil pour exploser ses albums sur scène, accompagnée de DJ Tristan et Luca Manco à la guitare. Au programme rythmes tribaux shootés aux riffs bien acérés rémanents de son dernier album Mouvement, bidouillés savamment pour rendre la solution hautement inflammable, dont Mamaï, Botox Beach, Schlager sont autant de réactifs, ainsi que l’hypnotique K2000, tiré d’un nouveau clip bien psychédélique. Ils trouvaient que la ligne de basse faisait un peu la même chose que dans la série, donc ils ont gardé le titre comme cela.
Profitant d’un petit changement de corde de guitare Solange lance au public qu’elle n’habite pas loin et s’exclame : « Donc ici c’est chez moi aussi ! » Il n’en manquait pas moins, la foule exulte. Apprenant qu’une des festivalières a son anniversaire, un petit chant est même organisé.
La tempête sonique reprend de plus belle sur un ton voodoo – rave party emmenant les festivaliers loin dans la nuit au son du métallique Viva Mexico et pour finir The Crown.
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