Je l’ai dit deux ou trois fois je pense en 3 ans parmi vous, mais là c’est définitivement l’occasion de remettre en avant ce mot : ENFIN !
Enfin une bande dessinée jeunesse que j’ai dévoré en un rien de temps.
Pour être plus claire, imaginez-vous installée (confortablement ou non, cela n’a pas la moindre importance, dans peu de temps vous ne vous en rendrez plus compte), la bande-dessinée « Yin et le dragon« de Marazano et Xu Yao (éditions Rue de Sèvres) en mains et tournant la première page. A partir de là, une série de chocs va s’ensuivre vous menant droit à l’intrigue :
Choc 1 : un premier contact percutant avec une scène de vie dans la banlieue de Shanghai en 1937, scène aux détails particulièrement travaillés, laissant entrevoir divers marchands de légumes, de tous âges, bercés par le bruit des pousse-pousses. Et une ambiance plutôt sereine à la veille de l’invasion japonaise…
Choc 2 : et là,sans vous en rendre compte, cette ambiance asiatique qui vous a bercé dans les animés et divers mangas, vous attrape, vous chope et vous tire sur ce marché mis en scène comme si vous étiez un des protagonistes.
Choc 3 : vous croisez le regard de la « gamine », et, bizarrement, elle est de ces personnages que vous reconnaissez comme familière (alors que peu probable, bien sûr, ce n’est pas un reportage photo…)
Vous n’en êtes qu’à la première page…
Cette gamine c’est Yin, petite-fille de du Vieux Li, pêcheur chevronné et seule famille pour notre héroïne. Sa mère et sa grand-mère sont, semble-t’il, décédées de mort naturelle, mais son père lui a connu une fin de vie plus tragique.
Malgré ces tristes pertes, ils réussissent à s’organiser et leur affaire est rondement bien menée : le Vieux Li pêche la nuit, et la petite Yin vend la journée sur le marché… Mais les rues de cette banlieue sont dangereuses, la misère et la faim règnent et notre héroïne se fait régulièrement voler sa marchandise.
Pleine de ressources, elle trouve la solution : si elle part la nuit pêcher avec son grand-père, ils en ramèneront deux fois plus. Li refuse, bien sûr, et la gamine s’impose, en cachette, bien sûr.
Et là, choc 4 : le filet de pêche est jeté, une bestiole est capturée, une secousse violente vient bousculer la nuit et menace le bateau de couler. Quel est donc cette sorcellerie dont le poids menace de couler l’embarcation et dont la lumière qui s’en émane pousse l’armée à tirer ?
C’est Guang Xinshi, le dragon d’or de la septième mer, serviteur et messager de Xi Qong, le grand dragon noir de la fin des temps…
Un scénario rythmé, des personnages avec une vraie ampleur, un contexte historique en toile de fond particulièrement intéressant (le début de la guerre sino-japonaise) et des illustrations bluffantes, riches de détails, de finesse et aux couleurs particulièrement bien choisies… Il semble que pour sa première BD, l’illustrateur Xu Yao ait bien choisi avec qui s’associer. Une fois de plus, bravo à Rue de Sèvres !
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