Deux femmes que tout oppose.
L’éditeur Anspach est en train d’élargir sa collection avec des produits de qualités. Généralement spécialiste des sagas historiques (Bruxelles, Sourire 58…), il fait une incursion très classique dans le western avec la vengeance puis dans l’histoire médiévale avec la série Godefroy. Des séries peu engagées puis vient Le chant du cygne de Jim. Un album ovni dans sa biographie qui critique les masculinistes dépassées par l’émancipation de la femme moderne. Et ce mois-ci, sort Hild, une lecture féministe du mythe des Nibelungen comme Stefan Fert et Simon Kansara l’avait fait pour celui de Morgane.

Des héros peu flamboyants
Hild nous raconte le destin de Kriemhild et Brunehilde, une princesse et une reine que tout oppose et qui malheureusement trouveront un point commun : oppression des hommes. Ici, Siegfried est un « héros » arrogant et Gunther un pleutre, ils trouveront un arrangement afin d’accéder à leur désir. Un désir purement égoïste.
Une relecture passionnante
Durant 4 ans, l’autrice Veerle Hildebrandt va suivre ses études à l’académie royale des beaux-arts d’Anvers avant de devenir illustratrice pour des manuels scolaires. Elle sortira un court récit et un récit graphique avant Hild. Son trait aurait bien collé avec l’éditeur Rue de sèvres d’ailleurs. L’histoire est bien rythmée et s’attarde sur ses femmes qui ont peu de valeur aux yeux des hommes à part d’être un objet à échanger ou à conquérir. Intrigues politiques et un peu de fantastique s’entremêlent sans décevoir la personne qui le lit. Les chapitres s’ouvrent sur une généalogie des protagonistes et l’ouvrage est conclu par des notes sur la légende des Nibelungen. Hild a reçu en 2023le prix Willy Vandersteen. Une histoire touchante et engagée. Un vrai plaisir.
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