Depuis que le magazine anthologique « Doggy Bags », dirigé par Run, s’est arrêtée au numéro 13, Ankama a décidé de conserver le côté serial horreur/fantastique de série B avec cette fois la gamme « DoggyBags présente ». Pour les non-anglophones, le doggy bag est le sac qui contient les restes du repas que vous n’avez pas mangé au restaurant. La collection « Doggy Bags présents » reste dans la même lignée que la revue en proposant des histoires pulp fantastique et horrifique avec tout de même un peu de réflexion.
J’ai choisi de vous parler de « Teddy Bear » car, a mon sens, il fait partie des plus aboutis tant au niveau graphique qu’au niveau scénaristique.
Odrissa, est un jeune enfant soldat en Afrique. Confronté à la violence, il n’aura comme seul choix de s’incliner devant le chef à tête de Lion de l’armée rebelle et suivre ses ordres à la lettre. Son premier meurtre, alors qu’il est drogué, sera celui d’une fillette dont il récupéra son ours en peluche comme trophée. Un Ours qui va devenir un tourment pour le jeune homme.
Le scénariste Francesco Giugiaro avait déjà travaillé avec Jérémie Gasparutto lors d’une histoire sur les cartels mexicains dans le numéro 3 du périodique Doggybags et qui par a suite,avait été inclus dans le best of du magazine.
Nous sommes en plein dans le parcours initiatique d’un jeune Africain obligé à aller se battre. À l’image de la franchise, c’est dur, violent et sans concession. Pas de second degré humoristique comme dans un périodique comme « Tales from the crypt » ou « Creepshow », mais une aventure profonde et intéressante sur une réalité malheureusement bien actuelle. Une véritable plongée dans l’enfer des jeunes rebelles avec une maturité d’écriture agréable à lire. Les dessins sont fins et détaillés et repoussent un peu plus la limite du difficilement montrable dans une histoire. C’est une bande dessinée qui est, je pense que vous l’aurez compris, destiné à un public adulte. La violence n’est pas gratuite et sert le scénario, mais reste graphiquement explicite. Une bonne surprise!
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