The private eye de Brian K.Vaughan (scénario)/ Marcos Martin (dessin) / Muntsa (couleurs) Vicente chez Urban Strips
« Les secrets à portée de tous »
Imaginez un monde où « le Cloud », ce fameux nuage électronique qui stocke vos informations personnelles, a implosé. De ce fait, de la photo du petit copain nu au trafic d’humains tout est révélé au grand jour ! En 2026, L’humanité n’a plus qu’une seule issue, sortir masquée. La police de cette civilisation est dorénavant la presse. Patrick Immelman est un détective privé dans ce monde post-internet. Il est embauché par une jeune femme dont la sœur est une ancienne cliente. Elle lui demande d’enquêter sur elle-même car elle va postuler chez une entreprise dans laquelle la moindre image négative peut lui coûter le poste. Il accepte malgré le côté incongrue de la demande. Patrick Immelman n’est pas au bout de ses surprises puisqu’il va apprendre que sa cliente a été assassinée à son domicile.
Brian K. Vaughan est un scénariste américain né dans l’Ohio. Il est célèbre pour son travail sur « Saga », « Runaways », « Ultimate X-men », « Ex Machina » et « Y, le dernier homme » mais aussi son implication plus ou moins réussie pour des séries télévisée comme « Lost » et « Under the dome ». Il a remporté cette année (2017), son 7ème prix Eisner avec « Saga ».
Marcos Martin est un dessinateur espagnol. Il a travaillé avec Mark Waid sur Daredevil, avec Scott Beatty et Chuck Dixon sur Batgirl year one.Il a dessiné « notre sympathique super-héros de quartier » Spider-man entre 2008 et 2011.
Il a remporté pour la deuxième fois le prix Eisner en 2015 avec « The private eye ».
Bas les masques!
Le point de départ de la réalisation de cet album est déjà un tour de force. En effet « The private eye » était publié sur le net chapitre par chapitre et entièrement gratuit. Les lecteurs pouvaient cependant donner financièrement s’il le désiraient. L’histoire est publiée sous forme de strips donc en format italien chez l’éditeur Urban. Avec ce polar futuriste, Brian K.Vaughan confirme tout le bien qu’on peut penser de lui. L’ambiance de l’histoire est ambivalente avec les couleurs très vives du coloriste de Muntsa. Mais l’alchimie fonctionne grâce au trait toujours aussi fin de Marcos Martin. Une bonne mise en abyme de notre société actuelle dont l’effervescence du « monde connecté » ne fait que grandir. A noter, que le manga « Real Account » parle des mêmes problématiques pour ce qui est du partage d’informations. Un bon polar d’anticipation qui m’a rappelé le film avec le regretté Robin Williams : « Final cut ».
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