Shangri-la de M. Bablet est LE cadeau bédé de ce noël.
Vous ne me croyez pas?
Très bien, je me charge de vous convertir, à grand renfort de faits scientifiques et de preuves raisonnables, loin de tout mensonges et autres billevesées.
L’autre soir, je dînais chez le Père Noël. Nous en étions au dessert et un lutin très laid venait de nous servir un digestif, quand Noël interrompit d’une question notre torpeur :
Quel cadeau ferait l’unanimité cette année au pied du sapin? Y aurait-il un objet qui comblerait toutes les aspirations? Et si oui, lequel??
Nous nous rappelions parfaitement cette fée volante il y a quelques années qui avait donné tant de peine aux lutins.
Mon vieux Nono, m’écriais-je alors, tu déclines! La réponse est pourtant évidente : il existe un album pour les contenter tous.
Shangri-La de Mathieu Bablet
Mais laisse-moi t’expliquer pourquoi :
Parce que c’est un récit de SF puissant
Dans le futur, la planète Terre est devenu inhabitable. L’Humanité a trouvé refuge dans un vaisseau-colonie, en orbite. Un consortium privé tient lieu de gouvernement et de religion, gérant les besoins et désirs de chacun. Cette société « utopique » n’aspire plus qu’à une chose : créer la vie, tel un dieu, pour continuer sa croissance . Suite à série d’explosions dans différents sites d’expérimentation le héros, employé-citoyen modèle, est chargé d’enquêter .
Les thèmes de ce Space-opera sont ceux des grandes heures de la SF.
Critique sociale, réflexions sur le consumérisme et les dérives de la science, l’ombre d’Azimov ou de Huxley hante chaque sentier abordé. Les rois-mages de la Bédé ne sont pas loin non plus, on ne peut s’empêcher d’y voir du Universal War One & Two de Bajram par son ampleur, voire Planètes de Yukimura pour l’ambiance parfois contemplative .
Parce que c’est une claque graphique!
Si vous aviez lu Adrastée par exemple, vous connaissez le talent de Bablet.
Utilisant habilement les filtres de couleurs pour donner parfois de véritables sensations d’oppression, il excelle aussi dans les plans larges, donnant corps à l’espace par ses aplats denses . Si les avis divergent sur les visages de ses personnages humains, l’album fourmille de bonnes idées graphiques, comme ces logements en F ultra-connectés .
Les couleurs sont somptueuses, les décors léchés jusque dans les détails, le découpage est redoutable, bref là aussi, Bablet fait preuve d’une maturité vertigineuse. Une claque disais-je!
Parce qu’il s’agit véritablement d’un oeuvre
Bablet a certes collaboré à l’excellente série Doggybags (du même 619), mais, à moins de 30 ans il signe là seulement sa troisième oeuvre.
Après La Belle Mort en 2011 et Adrastée (fini en 2 tomes) en 2014, il continue avec poésie à explorer ce qui fait l’Homme et à affiner son style prodigieux.
Si les reprises des héros de la BD jusqu’à l’overdose vous fatiguent, il est temps d’injecter du sang neuf !
Parce que c’est un bel objet à pas cher!
L’excellent Label 619 de chez Ankama nous gratifie d’un superbe album : grand format type intégrale 222 pages et dos toilé pour moins de 30 chF !
Un petit tour de force très agréable qu’on doit au directeur artistique du Label, RUN (auteur génial entre autres de Mutafukaz) et qu’on espère voir se renouveler .
On dit merci et on applaudit!
J’espère que vous aussi je vous ai convaincu que Shangri-La était un des one-shot les plus aboutis de cette fin d’année, une oeuvre ambitieuse et à plusieurs niveaux de lecture, bref LA belle idée de cadeau pour vous ou vos proches de cette année.
En cadeau-bonus si vous êtes encore là, et pour vous immerger dans l’atmosphère de l’album que vous l’ayez lu ou non , un turbomedia à explorer en cliquant sur le bouton bleu.
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