On dirait que bien que l’on évolue, même après avoir parcouru un long chemin ou avancé une longue période durant, on se retrouve un jour à un point avec une forte impression de déjà vu. Les choses y apparaissent similaires mais différentes en même temps. Pourtant, ce n’est pas le même point mais force est de constater qu’il n’est pas tout à fait différent non plus. Ceci ne s’explique pas, cela se ressent mais ne se voit pas car cela prend place « où le regard ne porte pas ».
A observer la nature, le monde semble polarisé. Chaque chose n’existant que par son opposé et toute polarité appelant et soutenant l’apparition de son contraire. Ainsi, le jour fait place à la nuit… Qui fait place au jour. La joie fait place à la peine, puis, la joie revient. Le désir devient aversion puis… Désir a nouveau. Cependant, une réalité du changement plus radicale que les autres, coupant toute communication, confronte chacun de nous et unit ainsi tous les êtres vivants sans exception. Ce changement c est la mort. Ainsi, la vie fait place à la mort… Et après ? Vie ou mort ?
Lisa est une fillette de 5 ans. Elle n’est pas vraiment différente mais simplement plus sensible. Dans le village dans lequel elle a emménagé après le décès de sa mère, elle retrouve trois de ses amis de toujours avec lesquels elle nourrit une complicité qui n’est pas de ce temps. Ils se retrouvent régulièrement lors de petites cérémonies sous le contrôle (partiel) de Lisa durant lesquelles chacun fait de mystérieuses expériences, expérimentant d’étranges visions. Omniprésente est cette impression de déjà vu.
Suite à un drame familial impliquant tout le village, l’enfance prend fin prématurément et la petite fille fugue, disparait sans laisser de trace.
Ce n’est que 20 ans après qu’elle contacte à nouveau ses compagnons en leur demandant de l’aide. Elle souhaite retrouver avec eux son amant qui, suite a la lecture d’un livre, aurait changé radicalement et se serait enfui dans une contrée lointaine. Lisa a grandi et est désormais devenue une femme ravissante; sa sensibilité, quant à elle, n’a pas changé. Elle ne doute pas qu’il y a des blessures à panser, des erreurs a réparer et que tous les cinq sont concernés. Elle n’explique pas, elle sait.
Lisa reconnait les acteurs du théâtre de la manifestation de la vie : chaque être change de masque mais les liens demeurent dans cet espace qui n’est ni passé, ni présent, ni futur mais bien hors du temps, bien plus loin que le regard que l on porte. Ici on meurt et laisse mourir sereinement car on sait que ce n’est qu’une question de forme et de temps…
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