Uriel, Samuel, Andrew.
« Patriote : n.c. masc. et fem. Celui, celle qui aime sa patrie et s’efforce de bien la servir. Qui oeuvre à la splendeur du pays. »
Un patriote est un homme courageux, engagé, aux valeurs fortes et approuvées par la majorité de ses condisciples. On l’imagine souvent solide, combatif, patient et profondément concerné par le sort de son prochain.
Selon cette définition, aucun doute n’est possible : le militaire est l’archétype du patriote.
Si l’on se penche un tant soit peu sur le sujet, nous observons que de nombreuses guerres ont eut lieu, toutes avec des règles et des codes différents. En un siècle nous sommes passés du combat dans le champs de bataille aux luttes armées dans les rues. Plus fortes, plus explosives, plus destructrices. Les armes ont changées, les souffrances et les blessures également. Aujourd’hui, le moindre civil peut être un soldat non identifié et les séquelles sont infinies.
Et si nous creusons un peu plus, nous trouverons trois visions qui s’opposent lorsqu’on évoque les « patriotes » revenus saufs :
L’état parle de héros, d’armée solide qui protège le pays tout entier, de courageux soldats ! Il promet de les aider à s’insérer à nouveaux dans notre société, il les récompense, les médaille et les oublie…
Les médecins parlent de blessés physiques, de membres fantômes, de reconstructions, de rééducations. Ils évoquent également les malades psychiques, ces hommes atteints de « stress post-traumatiques »(SPT de son petit nom).
Les soldats, eux, parlent de visions d’horreur, de paniques constantes, de cris insupportables, de drogues, d’alcool, de dépression, d’envie de suicide, de tendance au meurtre pour se défendre. Ils parlent d’eux comme d’hommes détruits, morts, tentant de déserter leur enfer…
C’est ce troisième point de vue, le plus juste, que Will Argunas décide de traiter dans sa bande dessinée : Uriel, Samuel, Andrew.
Il nous donne la possibilité, au travers de son oeuvre poignante, de suivre trois jeunes vétérans de la guerre d’Irak lors de leur retour au pays. Son dessin en noir et blanc, volontairement simple, ajoute de la puissance aux récits intenses de ces trois soldats américains (Andrew, Samuel et Uriel). Son récit est prenant et vous êtes rapidement happé par cette douleur propre à chacun. Et si votre curiosité est piquée à vif comme la mienne, cela vous poussera à aller plus loin dans vos recherches…
Finalement Will Argunas pose LA question fondamentale : « quand survivre au traumatisme de la guerre paraît plus difficile encore que de rentrer sain et sauf au pays, quel espoir de réinsertion reste-t’il? »
» Welcome home boys », go in hell…
http://argunas.blogspot.fr/2013/09/critique-pour-uriel-samuel-andrew.html
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