Lydie ou l’enfant désiré
La naissance d’un enfant peut paraitre banal pour nous qui vivons au XXIème siècle. Pourtant , les fausses couches et les mort-nés étaient malheureusement monnaie courante au XIXème siècle. A l’occasion de la sortie en intégrale de la série les beaux été, le duo Zidrou et Jordi Lafebre revient avec une réédition d’une histoire pleine de douceur et d’émotions. Un sujet difficile qu’est, vous l’aurez compris, la perte d’un enfant.
L’histoire nous est racontée par la Madone à l’enfant perdu. Camille Tirion perd son enfant à la naissance. D’abord dévastée, elle revient un jour en expliquant à tout le monde que son bébé est en fait en vie. L’entourage de la mère ne sait que faire et décide de rentrer dans son jeu. Prénommée Lydie, l’enfant sera baptisée et inscrite à l’école. Imagination de la mère ou autre chose ? Lorsqu’on demande aux camarades de classe de Lydie de dessiner leur meilleure amie, elles dessinent toutes une Lydie identique sans copier l’une sur l’autre…
J’ai toujours préféré le scénariste Zidou dans le registre du polar (ric Hochet) et de l’émotion (adoption). Il confirme sa réputation de conteur avec cette mère qui refuse de croire que sa fille est morte. L’attention que lui porte son entourage puis le village est touchante. Mais ce qui est encore plus émouvant est ce qui se passe lors de la mort d’un personnage. Je n’en révèle pas plus mais pour moi, c’est ce qui rend la bande dessinée touchante.
Jordi Lafebre est autant le dire un des meilleurs dessinateurs actuels par les expressions qu’il donne à ses personnages et la variété du physique. Son Malgré tout était ingénieux, Lydie est aussi réussie. La palette des personnages qui gravite autour du bébé est d’une justesse académique. Un livre à lire et à relire.
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