Un seinen aussi puissant que délicat
Le 12 mai 2022 paraitra le tome 3 de la saga Lonely World. Plein feu sur un manga particulier, à la beauté chaotique de la talentueuse mangaka Iwatobineko!
Une fillette et son protecteur golem sur les traces de l’humanité disparue.
Les golems sont des robots autonomes, créés pour remplir toutes les fonctions nécessaires à la société, même en l’absence d’humains, ils continuent leur travail inlassablement. Shii, une petite fille, erre seule dans une ville remplie de ces machines, où d’effrayants « cônes » la poursuivent sans qu’elle sache pourquoi. Dans sa fuite, elle ne croise aucun autre représentant de son espèce. Seuls des golems la fixent en silence… Alors qu’elle est sur le point d’être capturée, l’un d’entre eux, Bulb, lui porte secours et l’invite à le suivre chez son maître. Or, celui-ci est décédé depuis longtemps mais le robot n’en a pas conscience. Et lorsque Shii le lui apprend, il enclenche le mode auto-destruction ! La fillette panique. Cet automate est son unique soutien depuis qu’elle s’est réveillée le jour même, sans mémoire ni repère. Elle le convainc d’accepter une nouvelle mission : la protéger, elle, la dernière humaine ! Avec son aide, elle devra se faire une place dans ce monde étrange et résoudre le mystère de la disparition de ses créateurs. Entrez dans l’univers à la fois poétique et inquiétant de Lonely World, où l’humanité a repoussé trop loin les limites de la science…
La petite Shii continue l’exploration de la cité abandonnée aux côtés de Bulb, devenu son garde du corps… En chemin, ils rencontrent Teefer, un golem spécialisé dans la communication. Alors que le trio est à la bibliothèque royale, il est attaqué par des cônes ! Afin de sauver sa maîtresse, Bulb n’hésite pas à se sacrifier, tandis que Teefer en profite pour emmener Shii avec lui et la mettre en sécurité. Seulement, les intentions du nouveau venu ne sont pas aussi innocentes qu’il y paraît…
Afin d’empêcher les cônes de retrouver la trace de Shii, Bulb a dû effacer la mémoire de Teefer, le golem de communication qui avait tout fait pour être le seul à occuper les pensées de la petite fille… A la suite de cette triste expérience, le trio rencontre Moody et Ariadne, un robot nourrice auquel l’enfant s’attache très vite. Malheureusement, après avoir été gravement endommagée par des cônes, Ariadne choisit de s’endormir pour toujours et demande à être incinérée ; une décision difficile à comprendre pour Shii, qui croyait avoir enfin trouvé une confidente dans ce monde silencieux…
L’esthétique et le tragique
Lonely World, Ningen no inai Kuni, est l’œuvre de Iwatobineko, mangaka est connue au Japon depuis 2010 pour plusieurs histoires courtes mais c’est sa première série et la première qui arrive jusqu’en Europe. Un monde post-apocalyptique, l’extinction de l’espèce humaine, la collaboration entre une enfant et un robot, sont des thèmes que l’on a déjà rencontrés souvent. Pour les fans du genre, il n’y a pas à hésiter: Lonely World est saura répondre à leurs plaisirs. Pour les exigeants, ceux qui doutent de ne pas avoir à lire une copie de The Ancient Magus Bride ou Somali et l’esprit de la forêt, laissez moi vous convaincre de franchir le seuil de cet univers.
Le dessin est de toute beauté et Iwatobineko pose un monde visuel percutant. Les ambiances sont envoûtantes. La mangaka propose plusieurs types de Golem et les méchants cônes sont efficaces et fascinants. Le lecteur plonge littéralement dans l’œuvre. Côté scénario, le premier tome pose des bases solides non seulement sur le fonctionnement de ce monde fantastique mais également sur Bulb le golem. Il a également l’intelligence d’ouvrir des questionnement concernant Shii et sans être pressantes, ces interrogations titillent votre curiosité. Le potentiel de cette série est évident et le tome deux se glissent entre vos mains sans doute possible.
Lonely World a son propre rythme. Ce rythme est feutré et les fans de Heart Gear risquent de s’y ennuyer. Mais Lonely World est beau, subtilement beau et le traitement des relations robot-humain pose la question de l’âme chez les IA de manière inintéressante. Dans ce tome deux, la mangaka impose son style et il est fait de mélancolie, de tragédie et de poésie. S’il n’a pas la puissance onirique d’un Aria (mais qui peut rivaliser?), il a son propre ton et chez moi il fait mouche.
Je me réjouis de poursuivre l’aventure dans ce tome 3!
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