Une biographie flirtant avec le documentaire
Craig Thompson nous a ému avec son récit graphique Habibi. L’histoire d’amour entre un eunuque et une favorite. Il nous a partagé l’intimité de sa famille avec Blankets. Il teste la comédie science-fiction avec Space Boulettes. Il revient à ses racines avec Ginseng Roots.
D’une plante au comics
La famille de Thompson n’est pas comme les Wayne ou les Stark. Elle a du mal à joindre les deux bouts. Les vacances d’été pour son frère Phil et lui c’est de travailler dans une plantation de Ginseng. Le revenu de leur père ne suffisant pas pour tous les besoins (vitaux) de la famille. Leur travail est rémunéré 1 dollar par heure ce qui pour un enfant correspond à la possibilité d’être payé un comics par heure ! Une aubaine pour deux jeunes. Mais le travail est dur et compliqué et non sans risque avec les pesticides employés. Ginseng Roots ne parle pas que de culture de la terre mais aussi de l’angoisse d’un auteur qui aimerait relancer sa carrière.
Un mélange élégant avec le passé et le présent
C’est aussi la force de ce récit graphique. Craig Thomson propose une mise en abyme sur le fait de l’attente de ses lecteurs. Ce n’est pas évident de réaliser une œuvre magistrale à chaque fois ! Gagner deux prix Eisner met de la pression à n’importe qui. Ce nouvel ouvrage montre à quel point Craig Thomson a réfléchi son œuvre. Graphiquement, il est magnifique. Le dessin et la composition des planches a gagné en maturité. Malgré le sujet, il n’y a ni voyeurisme, ni apitoiement. L’utilisation du mélange entre présent et passé est particulièrement réussi. Très peu de couleur à part celle du rouge celui de la plante de Ginseng. Un livre exceptionnel pour le sapin de Noël. Seul bémol, la couverture souple du livre qui semble fragile à long terme.
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