L’Ouest sauvage n’est pas tendre avec les femmes… Une esclave en fuite, une indienne isolée de sa tribu massacrée, une veuve bourgeoise, une fille de joie et une irlandaise d’une soixantaine d’années réunies par la force des choses.
Des hommes qui veulent les maintenir en cage.
Des femmes qui décident d’en découdre, et ça va faire mal.
Ladies with guns est l’histoire de la rencontre improbable entre des femmes hors du commun refusant d’être des victimes.
Un western iconoclaste et jubilatoire où rien ne vous sera épargné.
Iconoclaste et jubilatoire: deux adjectifs parfaits pour décrire cette nouvelle serie de BD.
Anlor et Olivier Bocquet nous ouvrent les portes d’un western sans pitié! Ni pour les femmes, ni pour les hommes, ni pour la loi, ni pour la morale! C’est cruel, violent, déjanté et… Jouissif!
Ces cinq bonnes femmes n’ont aucune raison de se côtoyer et encore moins de s’entraider. Elles n’ont absolument rien en commun sauf peut-être deux points:
- vivre dans l’Ouest américain machiste et brutal du XIXe siècle
- être en cage
Pour certaines, cette cage est bien réelle, faites de barreaux solides. Pour d’autres, les chaînes sont sociales, dues à leur condition féminine, et tout autant indestructibles.
C’est en tombant sur la petite Abigail, esclave noire, enfermée dans une prison d’acier que Chumani l’indienne, et Kathleen la bourgeoise blanche vont décider de s’entraider plutôt que de perpétrer les massacres que se vouent leurs peuples. A ce trio improbable va s’ajouter Daisy, institutrice à la retraite à qui on dit difficilement non. Dans leur carriole se glisse une dernière Lady; Cassie, danseuse exotique de Saloon…
Si cet attroupement semble improbable, une chose ne l’est absolument pas: la sororité. Depuis la nuit des temps elle agit, elle réunit, elle rassemble et rien n’a jamais su freiner cet élan de solidarité toute féminine. La Fraternité est un concept, un idéal de vie entre les Hommes. Pas réservée aux hommes masculin. La Sororité est par contre une implication personnelle entre toutes femmes. Elle nait très souvent de la précarité, de l’isolement et de injustice que vivent les femmes dans un monde pensé essentiellement par les hommes.
Dans Ladies with Guns tout ceci est démontré avec humour, subtilité et poings dans la gueule!
Le monde de la bande-dessinée n’a pas attendu Ladies with guns pour nous offrir des héroïnes exceptionnelles, sur ce plan là les bulles sont en avance sur bien d’autres styles littéraires. Depuis toujours les petites filles ont eu des modèles de femmes intrépides, braves, indépendantes et même totalement immorales aux quelles s’identifier. Anlor et Olivier ajoutent pourtant une touche bienvenue à leur scénario: une remise en question du système patriarcal qui manquait peut-être aux grand classiques de 9ème art. Et ils le font avec une simplicité salutaire, sans aucun prosélytisme et avec un humour décapant. Ce qu’ils font également c’est souffler un vent nouveau sur le traditionnel Western. Ils s’en approprient les codes, les maîtrisent parfaitement et pourtant ils innovent!
C’est moderne!
C’est Pulp!
C’est Pop!
C’est génial!!!!
Les bagarres sont excessives, généreuses et délirantes! Ça tabasse, ça saigne, ça cogne à tout va et ça fait un bien fou! La scène finale dure au moins dix pages et fait preuve d’une imagination sans borne dans l’art de faire du mal! J’adore!
Tout est maitrisé dans cet album. Le scénario s’installe doucement, porté par un trait plutôt sobre et des couleurs classiques pour prendre de la profondeur, au fil des cases qui se complexifient et tout finit dans une apothéose d’action, d’encrage et de couleurs hallucinantes!
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