La crise existentielle vu par une artiste de comics
Un sujet qui est souvent traité en bande dessinée européenne. La crise existentielle touche souvent des artistes qui cherchent un sens à ce qu’ils créent. Larcenet, Sung-hee (la capacité de survie), Zep (ce que nous sommes), Pekar (American splendor) et bien d’autres ont parlé ou fait parler des personnages sur ce sujet. Forcément avec ce genre d’exercice on parle de soi. Alors Zoe Thorogood va-t-elle amener une pierre angulaire dans ce domaine ou juste un récit narcissique sur des problèmes personnels dont tout le monde s’en fiche ?
Plusieurs Zoe pour le prix d’un
Le plus impressionnant dans ce comics indépendant est la façon dont elle se représente. Affublé d’un masque/smiley représentant une personne non genré et sans cheveux elle expose ses craintes et ses aspirations. Dans une planche, elle ouvre une fenêtre et demande à Dieu s’il existe et dans ce cas qu’il la foudroie. L’avant dernière case, elle ne poste pas de masque et montre son air dépité avant d’enchainer en remettant le masque et dire « désolé tu avais ta chance, poto ». Cette variation de représentation fait naitre des dialogues entre la même protagoniste. Ce n’est pas un dédoublement de personnalité mais plusieurs humeurs comme dans le dessin animé Vice et Versa.
Du talent confirmé
Nominée en 2023 au Will Eisner, équivalent d’Angoulême en Amérique, It’s lonely at the centre of the earth est une vraie réussite. Déjà au niveau du découpage scénaristique des angoisses de l’autrice qui mêle humour et cynisme sur sa situation avec brio. D’autre part, le dessin époustouflant aussi qui est d’une finesse incroyable. L’histoire sera une sorte de témoignage de cette génération qui ont tout mais est étrangement seul et vide.
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