La Bédéthèque Idéale #5
Construire un Feu – Chabouté
(d’après la nouvelle de Jack London)
L’hiver approche. Bientôt à nous les sommets enneigés, la poudreuse, la glisse, la fondue, les chalets douillets avec leur jaccuzzis, saunas, cheminées et autres sources de chaleur… C’est là, confortablement installés face à une grande baie vitrée donnant sur les vallées blanches, un thé fumant dans la main, une grosse couverture de laine à carreaux sur les genoux, que vous pourrez ouvrir la BD de Chabouté et savourer pleinement votre chance d’être à cet endroit précis, à ce moment-là.
C’est il y a quelques mois, frappée par l’hiver qui n’avait de cesse d’empiéter ostensiblement sur le printemps (vous vous en souvenez probablement…) que j’ai repensé à ce livre de Chabouté qui m’avait fait aimer Chabouté. Une histoire atypique mais une recette simple : un monologue, du noir, du blanc et parfois la couleur d’un feu. Un récit dépouillé qui m’a tenue en haleine tout du long.
C’est une histoire que l’on connait bien, celle où l’on mise tout dans l’urgence et où rien n’est simple. Comme enfant après avoir plongé à cette profondeur jusqu’alors inexplorée pour rapporter à la surface cette pierre qui brillait au fond de l’eau : les derniers centimètres semblent avoir duré une éternité lorsqu’on laisse enfin la cage thoracique se dilater à nouveau. Comme l’inspiration soudaine pour écrire un article et qu’en apnée intellectuelle on recherche désespérément un stylo avec un peu d’encre restante.
Voilà l’essence de « Construire un feu ». C’est l’histoire d’un chien. Un chien qui a froid car il fait 45° en dessous de 0… Il a froid mais heureusement il connait bien les voyageurs pourvoyeurs de feu. C’est l’histoire d’un chien qui voyage avec un homme pour se réchauffer de temps à autre…
Une BD à déguster à température… Tempérée.
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