Un titan invisible
Si vous vivez en ermite dans une grotte au fin fond des Alpes, alors peut-être que vous n’avez pas (encore) entendu parler de Jojo’s Bizarre Adventure. Véritable phénomène incontournable de la pop culture geek, le chef d’œuvre de Hirohiko Araki a eu du mal à se frayer un chemin en occident. Très populaire au Japon, il aura fallu attendre la nouvelle version anime de 2012 pour conquérir le monde entier. Désormais, que vous alliez sur Netflix, TikTok, Youtube ou Instagram, la jojo mania est présente partout et la communauté fait de nouveau adeptes chaque jour. Et avec ces 100 000 000 de ventes, il est l’un des mangas les plus vendus de tous les temps.
Mais d’où vient ce succès fulgurant et comment a-t-il pu passer complétement incognito en occident ? Pour cela, un petit récapitulatif s’impose.
Genèse d’un projet fou
Tout commence en 1986, Hirohiko Araki est un jeune mangaka ayant publié quelques œuvres aux succès mitigés. Mais il ne se décourage pas et se lance dans ce qui sera une saga toujours en cours de nos jours, Jojo’s Bizarre Adventure. Il s’inspire de ses travaux précédents afin d’agrémenter son nouveau bébé et fait le pari risquer de séparer son œuvre en plusieurs arcs narratifs se déroulants tous à des époques et avec des protagonistes différents. Et c’est précisément cet aspect qui va permettre à l’œuvre de perdurer dans le temps. En effet, cela lui permet d’évoluer, de progresser et d’aborder des sujets différents selon les époques. Ainsi, chaque partie qui compose sa saga possède une identité propre.
L’évolution de son style est également remarquable. Son trait se peaufine au fur et à mesures des aventures des différents jojo et leur design évolue avec les tendances de l’époque à laquelle ils ont publiés. Par exemple, dans les trois premières parties, les jojos sont des colosses musclés de 1,90 m rappelant notamment les personnages masculins d’Hokuto no Ken ou de Dragon Ball. Une masculinité exacerbée qui va progressivement laisser place à des personnages aux traits plus fins, androgyne et surfant sur ambiguïté constante de leur genre et de leur orientation sexuelle. Ce flou est renforcé par les fameuses poses que prennent les personnages, inspirées des couvertures de magazine de mode dont le mannequin est souvent une femme.
La recette du succès
Les pouvoirs vont également beaucoup évoluer à partir du troisième arc, Stardust Crusaders. Dans les deux premières parties, les protagonistes combattent grâce à l’onde, une technique permettant de manipuler l’énergie vitale présente en toute chose et de s’en servir comme arme contre des adversaires monstrueux. Ce genre de pouvoir étaient très populaire à cette époque nourris au film d’arts martiaux en tout genre. Mais Stardust Crusaders introduit l’une des meilleures idées du mangaka, les stands.
Projections de l’âme de son propriétaire, chaque stand possède des pouvoirs unique allant de la simple maitrise du feu à la capacité de pouvoir manier une canne à pêche capable de traverser n’importe quelle matière afin de trouver sa cible et la ramener vers le manieur (oui je sais, il est très spécifique celui-là). Les possibilités sont infinies et par conséquent, chaque combat est unique. Chaque manieur doit s’adapter à son adversaire et user de stratagème afin de retourner les caractéristiques du stand ennemis contre lui. Certains stands qui paraissent faibles se révèle être de véritables dangers mortels entre les mains d’un manieur rusé. A aucun moment les jojos ne sont en sécurité et les rebondissements complétement inattendus et farfelus sont légion afin qu’ils triomphent de leurs adversaires.
En résumé :
Résultat, on ne s’ennuie à aucun moment et le lecteur est constamment surpris par la nouveauté. L’œuvre ne souffre d’aucune redondance dans les combats (oui c’est toi que je regarde DBZ) et permet à la licence de se renouveler en permanence. Des pouvoirs extraordinaires, des antagonistes et protagonistes uniques, un style à la limite du too much, tous ces ingrédients composent l’un des mangas les plus fous de l’histoire et ont fait de l’œuvre de Araki, une référence inégalable.
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