Un one shot sans pareil !
J’espère que la chronique sur Rainbow vous a plus, parce que nous allons continuer la rétrospective de l’œuvre de Masasumi Kakizaki avec son deuxième succès, Hideout. Le manga est prépublié en 2010 dans le magazine Big Comic Spirits des éditions Shôgakukan puis compilé en un seul tome en novembre de la même année au mois de novembre. La version française sera publiée par les éditions Ki-oon en octobre 2011.
Je vous avais dit que l’auteur était un véritable couteau suisse qui s’attaque à tous les genres. Eh bien ici c’est l’horreur qui est mise à l’honneur. Et je vous préviens tout de suite, vous aurez du mal à fermer l’œil la nuit.
L’arroseur arrosé
L’histoire commence de manière on ne peut plus banale. Un couple traverse une période orageuse et décide de partir en voyage afin de se reconnecter l’un à l’autre. Enfin… ça c’est ce qu’a fait croire Seiichi Kirishima, écrivain à succès, à sa femme Miki. En vérité, il projette purement et simplement de l’assassiner. Il avait prévu de déverser des années de frustrations, d’insultes et de mensonges dans sa lame. Cependant les choses dérapent très vite. Miki parvient à s’échapper et se réfugie dans une grotte. Seiichi part à sa poursuite mais il sent quelque chose d’étrange. Tout d’un coup, il sent que les rôles se sont inversés. Il n’est plus le chasseur… il est devenu la proie !
Balade bucolique à la montagne
Le trait de Kakizaki est toujours aussi affûté. Son style réaliste et sombre retransmet parfaitement l’atmosphère poisseuse et angoissante. Les apparitions des « créatures » génèrent à chaque fois une réaction de dégoût et des frissons. On pourrait presque les entendre et sentir leurs odeurs tant le dessin est immersif. De plus tout le manga semble sous éclairé. On plisse les yeux sur certaines planches afin de mieux voir comme si on y était. C’est précisément cette capacité à immerger le lecteur dans son univers qui fait de Hideout, un bijou du genre. Jamais l’horreur ne vous aura semblée si proche de vous.
L’idée d’avoir un salaud (et sa femme n’est pas en reste) est la vraie bonne idée du manga. A chaque fois que le héros est à deux doigts d’y passer, notre empathie l’emporte sur notre raison et on espère qu’il sort vainqueur de l’affrontement. Parce que les horreurs auxquelles il va être confrontés sont telles qu’on prie pour qu’il débarrasse le monde de ces engeances des enfers. Et paradoxalement, dès qu’i lui arrive quelque chose de positif, nous sommes pris d’amertume qu’une ordure telle que lui puisse sans sortir. L’auteur joue ainsi avec notre morale et nous offre une véritable remise en question de nos principes moraux.
En résumé :
Si vous estimez que vous dormez trop la nuit et que le monde est trop beau et plein de bonnes intentions, je vous prescris une lecture de Hideout à prendre une fois le soir après avoir mangé. Vous verrez les effets sont immédiat. Les effets secondaires ? Une grosse déception qu’il n’y en ait pas plus !
Mais rassurez-vous, Masasumi Kakizaki vous réserve encore plein de surprise !
Laisser un commentaire