Si je vous dis que j’ai pris la décision de vous faire découvrir une bande dessinée comportant la mort (un suicide!), un fantôme, un chat qui parle, de la poésie, de l’amour, de la folie, de la douceur, de la littérature et de la monstruosité, spontanément, vous me répondez quoi ?
« Pourquoi ? » « Hum…bizarre… »
Et vous avez raison ! J’avoue… Mon but est de vous faire aimer l’étrange en vous plongeant dans la lecture de la dernière BD de Sorel : « HOTEL PARTICULIER », publiée aux éditions Casterman.
Deux destins atypiques se croisent : celui d’une jeune femme, la trentaine, qui se suicide par amour et du témoin de son acte, le chat de gouttière du quartier. C’est ainsi que commence ce ballet poétique et fantastique parfaitement orchestré par Sorel.
Cette jeune femme décide de rester hanter l’immeuble dans lequel elle a rendu son dernier souffle et va être le témoin du quotidien de ses voisins. Elle va, tout comme son complice le chat, pouvoir passer de l’autre côté des portes et voir…
Une enfant traverse un miroir magique et reste bloquée de l’autre côté, ses parents pleurent sa disparition. Un homme seul et lettré jouit de la compagnie des personnages de ses livres préférés chaque soir, allant d’un repas alimenté de hauts débats à des orgies sans fin. Un artiste timide, seul et éperdument amoureux peint de multitudes de tableaux à l’effigie de sa belle qui n’est plus. Une vieille dame ensorcelante fait des chats des victimes de choix.
Un voisinage étrange ou, finalement, banal ? Qui sait ce qui se passe derrière toutes ces portes closes ?
Guillaume Sorel au travers de son oeuvre nous prouve, une fois encore, qu’il maitrise parfaitement l’union du tragique, du fantasmagorique, de l’univers noir pour en faire un récit doux, poétique aux références culturelles pointues. Ses illustrations et la sensibilité qui s’en échappe nous mènent tout droit vers un enchantement qu’il serait dommage de contrer…
Bonne dégustation !
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