Quel continent plus intriguant que l’Asie ? Un ensemble de pays multifacettes, un savant mélange de culture traditionnelle et de modernité poussée à son extrême, et la cohabitation étrange entre des sociétés qui semblent n’avoir pas évolué à la même vitesse : c’est tout cela que nous nous représentons lorsque nous évoquons des destinations telles que le Japon, la Chine ou encore l’Inde.
Et c’est ce voyage que nous offre quasi systématiquement Jiro Taniguchi au travers de ses oeuvres. Ce mangaka le plus connu et brassant un lectorat totalement éclectique, revient aujourd’hui avec une oeuvre personnelle ouvrant une porte sur son quotidien : Elle s’appelait Tomoji.
Tomoji Uchida, notre héroïne, a réellement existé. Enfant d’une fratrie de trois, elle a grandit dans une famille aimante au moment de l’entre-deux-guerres (1925-1932). Son père mourut subitement et sa mère dû partir pour gagner sa vie. Elle se retrouve « orpheline » et est éduquée par son grand-frère et sa grand-mère. Ainsi commence la construction de sa vie d’adulte, vie où elle va régulièrement croiser Fumiaki Ito, jeune homme de quelques années son ainé.
Comment ces deux personnages sont-ils entrés dans la vie (ou plutôt dans la tête) de Taniguchi vous demandez-vous ? Ils sont les fondateurs et représentants du temple bouddhiste (et de l’école affiliée) que fréquente sa femme de façon assidue.
Tomoji Itō et Fumiaki Itō créent dans les années 1930 l’école Shinnyo-en, école très connue au niveau international comme branche à part entière du bouddhisme japonais.
C’est sur une demande expresse que Taniguchi a réalisé cette bande-dessinée, mais à ses conditions ! Il ne parlera pas de leurs rôles spirituels au Japon mais de leur vie qui précède, cette vie où ils étaient anonymes. Et c’est avec sa douceur légendaire et un oeil historico-sociologique qu’il nous fait à nouveau voyager et aiguise notre curiosité pour les cultures asiatiques.
Laisser un commentaire