Je ne vous ferai pas l’affront de penser que vous n’avez pas lu le premier volet de cette chronique éphémère et passerai donc sur la genèse de ma lecture…
Comme souvent, les romans sont la cible d’adaptations en tout genre : Film, séries, albums jeunesse, BD. Comme souvent, les dites adaptations sont décevantes.
Mais, toute généralité appelle des exceptions dont celle que je vous présente ici : Un sac de billes de Kris (au scénar’) et Vincent Bailly (au dessin), publié aux éditions Futuropolis. Ce roman autobiographique, écrit en 1975 par Joseph Joffo témoigne de l’enfance de l’auteur en pleine Seconde Guerre Mondiale.
Joseph est un jeune garçon, âgé de 10 ans à peine, vit dans le 18e arrondissement de Paris où son père est un coiffeur réputé. Il est le petit dernier d’une fratrie de 4 garçons, dont deux sont partis gagner leur indépendance à Nice.
Un soir, après une douce journée rythmée de bêtises, magouilles, devoirs baclés et discussions taquinantes avec de jeunes soldats allemands, le père Joffo décide de leur conter une histoire, son histoire : lorsqu’il était un peu plus jeune que Joseph, il vivait en Russie à l’époque où le Tsar enrôlait les jeunes garçons pour en faire de parfaits petits soldats. Mais lui, il s’en fichait pas mal de l’uniforme ! Ce qu’il voulait c’était rester en vie… Alors, encouragé par ses parents, il a dû partir. Il est arrivé en France à l’âge de 8 ans et ne l’a plus quittée.
Et ce périple, Jospeh et son frère Maurice vont devoir l’entreprendre. Il est temps, Paris est menacée par la présence de plus en plus hostile des allemands et la famille Joffo est de confession juive. Partir pour survivre, une fois encore…
Kris a réussi avec brio à maintenir à la fois l’intensité, la noirceur de cette période tout en préservant la douceur d’une famille aimante. À ce medley de sentiments, Vincent Bailly ajoute la légèreté et l’espièglerie enfantine au travers de scènes dynamiques et faciès maitrisés de ses jeunes personnages. Un ensemble touchant.
Laisser un commentaire