Epuisée par une attente interminable de nouveautés BD qui daigneraient pointer le bout de son nez, j’ai rendu les armes en ce samedi 16 Août…
Désarmée par tant de monotonie sur les étagères et dans les rayons, je me suis tournée vers de « vieux voisins » avec qui je cohabite depuis plusieurs mois. Et quelle erreur ! Non pas de me retourner vers de vieilles connaissances mais plutôt de les voir comme telles… à l’instar de la femme mariée qui redécouvre le sex-appeal de son époux au bout de 10 ans de mariage, j’ai redécouvert celui de Thierry Murat au travers de son art et de sa création « Les larmes de l’assassin ».
Les larmes de l’assassin c’est avant tout un roman ado, écrit par la formidable et sombre Anne-Laure Bondoux et paru chez Bayard Jeunesse en 2003. Ce roman fut le premier de cette auteure française que j’ai eu entre les mains et je n’ai eu de cesse de dévorer une grande partie de sa production éditoriale (avec mentions spéciales pour Pépites et La vie comme elle vient). Sa particularité ? Faire d’une situation en apparence sordide une véritable ode à la beauté humaine, à la solidarité et à l’amour.
Et c’est cette prouesse qu’est venu enrichir Thierry Murat en faisant une libre adaptation au titre identique : les larmes de l’assassin chez Futuropolis.
Le couple Polovardo, c’est un homme et une femme profondément atteints par un ennui général. Lassés par leur vie de couple, leur vie sexuelle ou leur vie professionnelle, ils décident d’avoir un enfant qui, dès sa naissance, bénéficiera de cet ennui devenu génétique. Ils habitent tous trois dans une ferme, au bout du monde, dans « le sud extrême du Chili où la côte fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique ». Et dans cet antre de l’inactivité seules certaines typologies de badauds passent : des poètes, des géologues et Angel. Angel Allégria, fin brigand, tueur émérite, homme de peu d’humanité…en apparence.
La définition du sex-appeal incontestable et intemporel d’une oeuvre ? Une ambiance intense et douce à la fois, imaginée par Anne-Laure Bondoux, associée à des planches minimalistes mais qui renforcent à la fois l’ennui décrit et les caractères puissants des personnages, le tout saupoudré de dialogues peu nombreux mais aux tons justes et intimes crées par Thierry Murat…
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