Maggy est à la BD ce que Nana était à Zola : l’anti-héroïne dont la profondeur la mène au rang de protagoniste. Maggy est une jeune femme (peut-être une trentaine d’années), aux formes généreuses, à la coupe de cheveux inexistante, au look conceptuel et surtout au caractère de chien et au franc-parler bourru. Et c’est finalement ces deux dernières données associées à une intelligence tout de même conséquente, qui vont faire de sa vie une vie palpitante ! Comment ? En lui faisant perdre plétore de boulots !
Au chômage depuis un certain temps, c’est assaillie par la faim, par un propriétaire et surtout par une furieuse envie de pouvoir se faire un petit plaisir binouse-clope quand elle le souhaite qu’elle accepte volontiers le cadeau que lui fait sa voisine : un boulot d’assistante d’un détective privé. Mais attention, pas n’importe quel détective!
Un détective déplorable, glauque, démissionnaire du doux nom d’Anthony Wight, qui possède un bureau à son image… Etrange et incompétent, il disparait dès la première journée de travail de notre héroïne, pour réapparaìtre le portrait refait à l’hôpital.
Et c’est dès cet instant que le poste de Maggy prend tout son sens : étant son assistante, il lui demande fissa de lui ramener son portefeuille qui est resté dans son bureau. Sans se départir de sa curiosité (oserai-je dire sans-gêne) naturelle, elle fouille dedans et ne comprends pas l’urgence : à part des vieux tickets, aucune grosse liasse n’y a élu domicile…
Peu importe, dans le monde du système D, Maggy se dit que tout billet est bon à prendre et elle trouvera bien un moyen d’en accumuler un max ! Sauf que c’était sans compter qu’il y aurait sûrement de vraies enquêtes à mener : ces fameux tickets insignifiants semblent en intéresser plus d’un et Maggy va devoir user de toutes ses compétences de débrouillarde et de petite futée pour les esquiver.
Une série culottée, rythmée et décalée signée Lewis Trondheim et Stéphane Oiry, qui nous mène dans les rues de Londres, à la suite d’une jeune femme atypique, la langue bien pendue, avec une sacré descente mais qui devient malgré tout, au fil des pages, plutôt sexy !
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