La Ve République est une institution rudement mise à l’épreuve mais qui reste néanmoins le régime républicain le plus stable de l’Histoire de France. De cette stabilité nait l’idée d’un état aux principes forts, avec une politique bien huilée, des hommes qui osent « se mouiller » pour leur pays et des intrigues menées avec finesse et fermeté.
Quel meilleur terreau pour un scénariste à la curiosité aiguisée et ayant un goût prononcé pour les ambiances policières et politiques ? C’est ainsi que les éditions Glénat en viennent à accueillir, au sein de leur collection Grafica, la série « Les Mystères de la République » de Philippe Richelle(scénariste). Il la décline en trois cycles : « Les Mystères de la IIIe République », « Les Mystères de la IVe République« , et… dans un suspense insoutenable… « Les Mystères de la Ve République« , cycle auquel je m’intéresse tout particulièrement et pour lequel il s’associa à François Ravard au dessin.
Retour sur les évènements de 1961, le « Massacre du 17 Octobre » a laissé ses traces sanglantes sur les trottoirs de Paris. En pleine guerre d’Algérie, le gouvernement français avec le Général De Gaulle à sa tête, optent pour un couvre-feu, appliqué uniquement aux Nord-Africains. Cette mesure instaurée par Maurice Papon, alors Préfet de Police, a été la cause d’une manifestation pacifique le 17 octobre 1961 à Paris au cours de laquelle les « Pieds-Noirs » font entendre leur désaccord.
Ce regroupement est organisé par le Front de Libération National qui oeuvre en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Connu pour ses actes parfois violents, sa réputation servira d’excuse à un répression forte et meurtrière de la police faisant des dizaines de victimes Ce massacre ne sera reconnu officiellement que dans les années 90 – 2000, présenté jusqu’alors comme un évènement mineur de l’histoire de la Ve République.
C’est cette tension et ce chaos que choisissent de nous présenter Richelle et Ravard sous forme d’intrigue policière. Un récit instructif sans être rébarbatif, une enquête bien menée et des illustrations détaillées qui nous permettent d’humer l’agressivité constante de cette époque.
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